The Project Gutenberg EBook of Le Tour du Monde; Côte d'Ivoire, by Various This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: Le Tour du Monde; Côte d'Ivoire Journal des voyages et des voyageurs; 2em sem. 1905 Author: Various Editor: Édouard Charton Release Date: July 29, 2009 [EBook #29538] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE TOUR DU MONDE; CÔTE D'IVOIRE *** Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
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PARIS
IMPRIMERIE FERNAND SCHMIDT
20, rue du Dragon, 20
NOUVELLE SÉRIE—11e ANNÉE 2e SEMESTRE
Le Tour du Monde
a été fondé par Édouard Charton
en 1860
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
LONDRES, 18, KING WILLIAM STREET, STRAND
1905
Droits de traduction et de reproduction réservés.
L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par Mme F. MICHEL
I. De Paris à Srinagar. — Un guide pratique. — De Bombay à Lahore. — Premiers préparatifs. — En tonga de Rawal-Pindi à Srinagar. — Les Kachmiris et les maîtres du Kachmir. — Retour à la vie nomade. 1
II. La «Vallée heureuse» en dounga. — Bateliers et batelières. — De Baramoula à Srinagar. — La capitale du Kachmir. — Un peu d'économie politique. — En amont de Srinagar. 13
III. Sous la tente. — Les petites vallées du Sud-Est. — Histoires de voleurs et contes de fées. — Les ruines de Martand. — De Brahmanes en Moullas. 25
IV. Le pèlerinage d'Amarnath. — La vallée du Lidar. — Les pèlerins de l'Inde. — Vers les cimes. — La grotte sacrée. — En dholi. — Les Goudjars, pasteurs de buffles. 37
V. Le pèlerinage de l'Haramouk. — Alpinisme funèbre et hydrothérapie religieuse. — Les temples de Vangâth. — Frissons d'automne. — Les adieux à Srinagar. 49
SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE
Par le docteur LAMY
Médecin-major des troupes coloniales.
I. Voyage dans la brousse. — En file indienne. — Motéso. — La route dans un ruisseau. — Denguéra. — Kodioso. — Villes et villages abandonnés. — Où est donc Bettié? — Arrivée à Dioubasso. 61
II. Dans le territoire de Mopé. — Coutumes du pays. — La mort d'un prince héritier. — L'épreuve du poison. — De Mopé à Bettié. — Bénie, roi de Bettié, et sa capitale. — Retour à Petit-Alépé. 73
III. Rapports et résultats de la mission. — Valeur économique de la côte d'Ivoire. — Richesse de la flore. — Supériorité de la faune. 85
IV. La fièvre jaune à Grand-Bassam. — Deuils nombreux. — Retour en France. 90
L'ÎLE D'ELBE
Par M. PAUL GRUYER
I. L'île d'Elbe et le «canal» de Piombino. — Deux mots d'histoire. — Débarquement à Porto-Ferraio. — Une ville d'opéra. — La «teste di Napoleone» et le Palais impérial. — La bannière de l'ancien roi de l'île d'Elbe. — Offre à Napoléon III, après Sedan. — La bibliothèque de l'Empereur. — Souvenir de Victor Hugo. Le premier mot du poète. — Un enterrement aux flambeaux. Cagoules noires et cagoules blanches. Dans la paix des limbes. — Les différentes routes de l'île. 97
II. Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter. — Soir tempétueux et morne tristesse. — L'ascension du Monte Giove. — Un village dans les nuées. — L'Ermitage de la Madone et la «Sedia di Napoleone». — Le vieux gardien de l'infini. «Bastia, Signor!». Vision sublime. — La côte orientale de l'île. Capoliveri et Porto-Longone. — La gorge de Monserrat. — Rio 1 Marina et le monde du fer. 109
III. Napoléon, roi de l'île d'Elbe. — Installation aux Mulini. — L'Empereur à la gorge de Monserrat. — San Martino Saint-Cloud. La salle des Pyramides et le plafond aux deux colombes. Le lit de Bertrand. La salle de bain et le miroir de la Vérité. — L'Empereur transporte ses pénates sur le Monte Giove. — Elbe perdue pour la France. — L'ancien Musée de San Martino. Essai de reconstitution par le propriétaire actuel. Le lit de Madame Mère. — Où il faut chercher à Elbe les vraies reliques impériales. «Apollon gardant ses troupeaux.» Éventail et bijoux de la princesse Pauline. Les clefs de Porto-Ferraio. Autographes. La robe de la signorina Squarci. — L'église de l'archiconfrérie du Très-Saint-Sacrement. La «Pieta» de l'Empereur. Les broderies de soie des Mulini. — Le vieil aveugle de Porto-Ferraio. 121
D'ALEXANDRETTE
AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par M. VICTOR CHAPOT
membre de l'École française d'Athènes.
I. — Alexandrette et la montée de Beïlan. — Antioche et l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. — La route d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. — Premier aperçu d'Alep. 133
II. — Ma caravane. — Village d'Yazides. — Nisib. — Première rencontre avec l'Euphrate. — Biredjik. — Souvenirs des Hétéens. — Excursion à Resapha. — Comment atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter? — Enfin à Orfa! 145
III. — Séjour à Orfa. — Samosate. — Vallée accidentée de l'Euphrate. — Roum-Kaleh et Aïntab. — Court repos à Alep. — Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. — Huit jours trappiste! — Conclusion pessimiste. 157
LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par M. RAYMOND BEL
À qui les Nouvelles-Hébrides: France, Angleterre ou Australie? Le condominium anglo-français de 1887. — L'œuvre de M. Higginson. — Situation actuelle des îles. — L'influence anglo-australienne. — Les ressources des Nouvelles-Hébrides. — Leur avenir. 169
(p. xiv) LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par M. ALBERT THOMAS
I. — Moscou. — Une déception. — Le Kreml, acropole sacrée. — Les églises, les palais: deux époques. 182
II. — Moscou, la ville et les faubourgs. — La bourgeoisie moscovite. — Changement de paysage; Nijni-Novgorod: le Kreml et la ville. 193
III. — La foire de Nijni: marchandises et marchands. — L'œuvre du commerce. — Sur la Volga. — À bord du Sviatoslav. — Une visite à Kazan. — La «sainte mère Volga». 205
IV. — De Samara à Tomsk. — La vie du train. — Les passagers et l'équipage: les soirées. — Dans le steppe: l'effort des hommes. — Les émigrants. 217
V. — Tomsk. — La mêlée des races. — Anciens et nouveaux fonctionnaires. — L'Université de Tomsk. — Le rôle de l'État dans l'œuvre de colonisation. 229
VI. — Heures de retour. — Dans l'Oural. — La Grande-Russie. — Conclusion. 241
LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par M. GERSPACH
La petite ville de Lugano; ses charmes; son lac. — Un peu d'histoire et de géographie. — La cathédrale de Saint-Laurent. — L'église Sainte-Marie-des-Anges. — Lugano, la ville des fresques. — L'œuvre du Luini. — Procédés employés pour le transfert des fresques. 253
SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par M. ÉMILE DESCHAMPS
I. — Woo-Sung. — Au débarcadère. — La Concession française. — La Cité chinoise. — Retour à notre concession. — La police municipale et la prison. — La cangue et le bambou. — Les exécutions. — Le corps de volontaires. — Émeutes. — Les conseils municipaux. 265
II. — L'établissement des jésuites de Zi-ka-oueï. — Pharmacie chinoise. — Le camp de Kou-ka-za. — La fumerie d'opium. — Le charnier des enfants trouvés. — Le fournisseur des ombres. — La concession internationale. — Jardin chinois. — Le Bund. — La pagode de Long-hoa. — Fou-tchéou-road. — Statistique. 277
L'ÉDUCATION DES NÈGRES
AUX ÉTATS-UNIS
Par M. BARGY
Le problème de la civilisation des nègres. — L'Institut Hampton, en Virginie. — La vie de Booker T. Washington. — L'école professionnelle de Tuskegee, en Alabama. — Conciliateurs et agitateurs. — Le vote des nègres et la casuistique de la Constitution. 289
À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par le Major PERCY MOLESWORTH SYKES
Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.
I. — Arrivée à Astrabad. — Ancienne importance de la ville. — Le pays des Turkomans: à travers le steppe et les Collines Noires. — Le Khorassan. — Mechhed: sa mosquée; son commerce. — Le désert de Lout. — Sur la route de Kirman. 301
II. — La province de Kirman. — Géographie: la flore, la faune; l'administration, l'armée. — Histoire: invasions et dévastations. — La ville de Kirman, capitale de la province. — Une saison sur le plateau de Sardou. 313
III. — En Baloutchistan. — Le Makran: la côte du golfe Arabique. — Histoire et géographie du Makran. — Le Sarhad. 325
IV. — Délimitation à la frontière perso-baloutche. — De Kirman à la ville-frontière de Kouak. — La Commission de délimitation. — Question de préséance. — L'œuvre de la Commission. — De Kouak à Kélat. 337
V. — Le Seistan: son histoire. — Le delta du Helmand. — Comparaison du Seistan et de l'Égypte. — Excursions dans le Helmand. — Retour par Yezd à Kirman. 349
AUX RUINES D'ANGKOR
Par M. le Vicomte DE MIRAMON-FARGUES
De Saïgon à Pnôm-penh et à Compong-Chuang. — À la rame sur le Grand-Lac. — Les charrettes cambodgiennes. — Siem-Réap. — Le temple d'Angkor. — Angkor-Tom — Décadence de la civilisation khmer. — Rencontre du second roi du Cambodge. — Oudong-la-Superbe, capitale du père de Norodom. — Le palais de Norodom à Pnôm-penh. — Pourquoi la France ne devrait pas abandonner au Siam le territoire d'Angkor. 361
EN ROUMANIE
Par M. Th. HEBBELYNCK
I. — De Budapest à Petrozeny. — Un mot d'histoire. — La vallée du Jiul. — Les Boyards et les Tziganes. — Le marché de Targu Jiul. — Le monastère de Tismana. 373
II. — Le monastère d'Horezu. — Excursion à Bistritza. — Romnicu et le défilé de la Tour-Rouge. — De Curtea de Arges à Campolung. — Défilé de Dimboviciora. 385
III. — Bucarest, aspect de la ville. — Les mines de sel de Slanic. — Les sources de pétrole de Doftana. — Sinaïa, promenade dans la forêt. — Busteni et le domaine de la Couronne. 397
CROQUIS HOLLANDAIS
Par M. Lud. GEORGES HAMÖN
Photographies de l'auteur.
I. — Une ville hollandaise. — Middelburg. — Les nuages. — Les boerin. — La maison. — L'éclusier. — Le marché. — Le village hollandais. — Zoutelande. — Les bons aubergistes. — Une soirée locale. — Les sabots des petits enfants. — La kermesse. — La piété du Hollandais. 410
II. — Rencontre sur la route. — Le beau cavalier. — Un déjeuner décevant. — Le père Kick. 421
III. — La terre hollandaise. — L'eau. — Les moulins. — La culture. — Les polders. — Les digues. — Origine de la Hollande. — Une nuit à Veere. — Wemeldingen. — Les cinq jeunes filles. — Flirt muet. — Le pochard. — La vie sur l'eau. 423
IV. — Le pêcheur hollandais. — Volendam. — La lessive. — Les marmots. — Les canards. — La pêche au hareng. — Le fils du pêcheur. — Une île singulière: Marken. — Au milieu des eaux. — Les maisons. — Les mœurs. — Les jeunes filles. — Perspective. — La tourbe et les tourbières. — Produit national. — Les (p. xv) tourbières hautes et basses. — Houille locale. 433
ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par M. E. AMELINEAU
Légende d'Osiris. — Histoire d'Abydos à travers les dynasties, à l'époque chrétienne. — Ses monuments et leur spoliation. — Ses habitants actuels et leurs mœurs. 445
VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE
AUX MONTS CÉLESTES
Par M. JULES BROCHEREL
I. — De Tachkent à Prjevalsk. — La ville de Tachkent. — En tarentass. — Tchimkent. — Aoulié-Ata. — Tokmak. — Les gorges de Bouam. — Le lac Issik-Koul. — Prjevalsk. — Un chef kirghize. 457
II. — La vallée de Tomghent. — Un aoul kirghize. — La traversée du col de Tomghent. — Chevaux alpinistes. — Une vallée déserte. — Le Kizil-tao. — Le Saridjass. — Troupeaux de chevaux. — La vallée de Kachkateur. — En vue du Khan-Tengri. 469
III. — Sur le col de Tuz. — Rencontre d'antilopes. — La vallée d'Inghiltchik. — Le «tchiou mouz». — Un chef kirghize. — Les gorges d'Attiaïlo. — L'aoul d'Oustchiar. — Arrêtés par les rochers. 481
IV. — Vers l'aiguille d'Oustchiar. — L'aoul de Kaënde. — En vue du Khan-Tengri. — Le glacier de Kaënde. — Bloqués par la neige. — Nous songeons au retour. — Dans la vallée de l'Irtach. — Chez le kaltchè. — Cuisine de Kirghize. — Fin des travaux topographiques. — Un enterrement kirghize. 493
V. — L'heure du retour. — La vallée d'Irtach. — Nous retrouvons la douane. — Arrivée à Prjevalsk. — La dispersion. 505
VI. — Les Khirghizes. — L'origine de la race. — Kazaks et Khirghizes. — Le classement des Bourouts. — Le costume khirghize. — La yourte. — Mœurs et coutumes khirghizes. — Mariages khirghizes. — Conclusion. 507
L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par Mlle ANNA SEE
Première escale: Trangisvaag. — Thorshavn, capitale de l'Archipel; le port, la ville. — Un peu d'histoire. — La vie végétative des Feroïens. — La pêche aux dauphins. — La pêche aux baleines. — Excursions diverses à travers l'Archipel. 517
PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par M. G. VERSCHUUR
Accès difficile de Pondichéry par mer. — Ville blanche et ville indienne. — Le palais du Gouvernement. — Les hôtels de nos colonies. — Enclaves anglaises. — La population; les enfants. — Architecture et religion. — Commerce. — L'avenir de Pondichéry. — Le marché. — Les écoles. — La fièvre de la politique. 529
UNE PEUPLADE MALGACHE
LES TANALA DE L'IKONGO
Par M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ
I. — Géographie et histoire de l'Ikongo. — Les Tanala. — Organisation sociale. Tribu, clan, famille. — Les lois. 541
II. — Religion et superstitions. — Culte des morts. — Devins et sorciers. — Le Sikidy. — La science. — Astrologie. — L'écriture. — L'art. — Le vêtement et la parure. — L'habitation. — La danse. — La musique. — La poésie. 553
LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par M. Ch. MAUMENÉ
Le chemin de fer Sfax-Gafsa. — Maharess. — Lella Mazouna. — La forêt de gommiers. — La source des Trois Palmiers. — Le Bou Hedma. — Un groupe mégalithique. — Renseignements indigènes. — L'oued Hadedj et ses sources chaudes. — La plaine des Ouled bou Saad et Sidi haoua el oued. — Bir Saad. — Manoubia. — Khrangat Touninn. — Sakket. — Sened. — Ogla Zagoufta. — La plaine et le village de Mech. — Sidi Abd el-Aziz. 565
DE TOLÈDE À GRENADE
Par Mme JANE DIEULAFOY
I. — L'aspect de la Castille. — Les troupeaux en transhumance. — La Mesta. — Le Tage et ses poètes. — La Cuesta del Carmel. — Le Cristo de la Luz. — La machine hydraulique de Jualino Turriano. — Le Zocodover. — Vieux palais et anciennes synagogues. — Les Juifs de Tolède. — Un souvenir de l'inondation du Tage. 577
II. — Le Taller del Moro et le Salon de la Casa de Mesa. — Les pupilles de l'évêque Siliceo. — Santo Tomé et l'œuvre du Greco. — La mosquée de Tolède et la reine Constance. — Juan Guaz, premier architecte de la Cathédrale. — Ses transformations et adjonctions. — Souvenirs de las Navas. — Le tombeau du cardinal de Mendoza. Isabelle la Catholique est son exécutrice testamentaire. — Ximénès. — Le rite mozarabe. — Alvaro de Luda. — Le porte-bannière d'Isabelle à la bataille de Toro. 589
III. — Entrée d'Isabelle et de Ferdinand, d'après les chroniques. — San Juan de los Reyes. — L'hôpital de Santa Cruz. — Les Sœurs de Saint-Vincent de Paul. — Les portraits fameux de l'Université. — L'ange et la peste. — Sainte-Léocadie. — El Cristo de la Vega. — Le soleil couchant sur les pinacles de San Juan de los Reyes. 601
IV. — Les «cigarrales». — Le pont San Martino et son architecte. — Dévouement conjugal. — L'inscription de l'Hôtel de Ville. — Cordoue, l'Athènes de l'Occident. — Sa mosquée. — Ses fils les plus illustres. — Gonzalve de Cordoue. — Les comptes du Gran Capitan. — Juan de Mena. — Doña Maria de Parèdes. — L'industrie des cuirs repoussés et dorés. 613
(p. 061) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—6e LIV. No 6.—11 Février 1905.
LA BARRE DE GRAND-BASSAM NÉCESSITE UN GRAND DÉPLOIEMENT DE FORCE POUR LA MISE À L'EAU D'UNE PIROGUE. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
I. — Voyage dans la brousse. — En file indienne. — Motéso. — La route dans un ruisseau. — Denguéra. — Kodioso. — Villes et villages abandonnés. — Où est donc Bettié? — Arrivée à Dioubasso.
LE FÉMINISME À ADOKOÏ: UN MÉDECIN CONCURRENT DE L'AUTEUR.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Le 25 novembre 1898, à Marseille, je m'embarquais à bord du Stamboul, impatient de faire la connaissance des officiers avec lesquels je devais voyager: le capitaine du génie Houdaille, chef de mission, que nous devions appeler «le commandant» pour le distinguer des deux autres officiers du même grade, Crosson-Duplessis et Thomasset; le lieutenant du génie Macaire et l'adjoint du génie Borne. À ces officiers, le commandant avait joint 7 sergents, 8 caporaux et soldats, tous du génie. Au total, 21 Européens.
Longeant les côtes d'Espagne, afin d'éviter les lames encore trop violentes, nous passions Gibraltar, faisions escale à Las Palmas, puis à Dakar, où s'embarquaient le capitaine Thomasset et vingt-cinq tirailleurs sénégalais qu'il avait recrutés pour servir d'escorte à la mission. À Konakry, nous choisissions les porteurs qui nous étaient nécessaires. Ils étaient quatre-vingt-quatre, divisés en quatre équipes: Sénégalais, Sous-Sous, Mendès, Timénés.
Le 16 décembre, nous débarquions à Grand-Bassam, sans avoir trop à souffrir de cette fameuse «barre» dont on nous parlait depuis notre départ. Il est vrai que si elle fut clémente pour nos personnes, elle le fut moins pour nos nombreuses caisses d'instruments, de vivres, etc..., dont quelques-unes reçurent un bain d'eau salée.
Heureusement nous arrivions en décembre! car c'est surtout pendant les mois d'avril à septembre que la barre occasionne de nombreux et graves accidents aux voyageurs qui, sur les grosses pirogues de barre conduites par des Minas ou des Kroumen, doivent affronter les énormes vagues venant se briser sur le rivage avec un bruit de tonnerre.
(p. 062) À terre, installés dans une ancienne factorerie, nous terminons nos préparatifs, tout en recueillant sur l'intérieur du pays les renseignements qui pourront nous être de quelque utilité. Mais, à notre grand étonnement, nous constatons que, en dehors de la lagune et du fleuve Comoé, la forêt est complètement inconnue. Il faut donc faire quelques reconnaissances préliminaires; le capitaine Crosson-Duplessis et le lieutenant Macaire se rendent à Petit-Bassam; le capitaine Thomasset à Dabou, sur la lagune.
Le dimanche, 25 décembre, la fête de Noël vient nous rappeler, par de nombreux et bruyants tam-tams, que nous sommes en pays nègre jouissant d'un certain degré de civilisation. En effet, pendant ces danses, les noirs se vident des flacons d'essences et d'alcools parfumés sur la tête et les épaules: cela s'appelle fêter le «christmas» chez les indigènes, dont quelques-uns connaissent certains mots anglais et subissent l'influence de Cape Coast, grâce à leur mélange avec les Apolloniens. À la fin du mois, les préparatifs sont terminés; nous avons fait l'acquisition de trois interprètes, de quelques boys, et, le 30 décembre, nous quittons Grand-Bassam pour remonter le fleuve Comoé à bord de la canonnière le Diamant, jusqu'au point terminus de la navigation, Petit-Alépé, à 50 kilomètres de la côte. C'est là que se montrent les premiers rochers dans le lit du fleuve; aussi les vapeurs faisant le commerce s'arrêtent-ils à Petit-Alépé pour y transborder leurs marchandises dans les pirogues du pays; celles-ci remontent la rivière jusqu'aux rapides infranchissables de Malamalasso, à 60 kilomètres plus loin.
En débarquant à Petit-Alépé, nous débutons dans notre voyage à travers la forêt: c'était la vraie vie de brousse qui allait commencer pour nous. Aussi, laissant de côté les maisons des négociants et les cases du village, commencions-nous par établir le campement, opération très simple quand l'emplacement a été choisi et qui se répéta bien souvent par la suite.
À Petit-Alépé, il nous fut facile de nous initier et peu à peu de nous accoutumer à notre nouvelle façon de vivre en pleine forêt; nous avions encore sous la main les ressources alimentaires et autres des factoreries de Grand-Bassam.
«TRAVAIL ET MATERNITÉ» OU «COMMENT VIVENT LES FEMMES DE PETIT-ALÉPÉ».—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Une nuit, à deux heures du matin, j'entendis mes deux voisins qui se levaient précipitamment. Ils venaient tous deux de se réveiller, entourés de fourmis, de grosses fourmis noires, aux morsures très douloureuses; leurs lits, leurs tentes, en étaient couverts; j'eus le temps de m'habiller et de sortir de chez moi assez rapidement pour éviter cette invasion. Ces armées de fourmis sont si nombreuses qu'il n'y a qu'à partir, les laisser passer, et on revient tranquillement quelques heures après. Le feu, la fumée, n'y peuvent rien.
D'ailleurs le jour se levait, et à nos souhaits de ne plus avoir de sitôt une nouvelle alerte, nous mêlions nos vœux de bonne année: c'était le 1er janvier!
Le lendemain avait lieu le départ pour la brousse; nous l'attendions avec impatience depuis notre arrivée dans la colonie. La corne annonce le réveil: il est six heures. Les tentes sont pliées, les cantines fermées, et chaque porteur se place auprès de sa charge, sur laquelle il assujettit de son mieux son léger bagage personnel. «En avant!» et la colonne se met en marche sur l'unique sentier qui sort de Petit-Alépé et se dirige vers Motéso et Grand-Alépé.
(p. 063)À MOTÉSO: SOINS MATERNELS.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Quelques tirailleurs forment la tête du cortège: le pays est inconnu, et nous ne savons encore quelle réception nous devons attendre des Attiés. Ceux-ci sont, en effet, proches parents des Ebriés, avec lesquels le Gouvernement de la Côte d'Ivoire est en hostilités depuis plusieurs mois; de plus, les peuplades de la forêt nous ont été dépeintes comme très guerrières et armées de fusils de traite en grand nombre. Le gros des porteurs est au centre; à l'arrière-garde les Européens et les derniers tirailleurs.
Dans le sentier étroit, montant, la colonne s'allonge; il faut marcher en file indienne, l'un derrière l'autre, en évitant du pied les racines, de la tête, les lianes qui barrent le chemin. Un tronc d'arbre énorme, abattu par le dernier orage, intercepte le sentier; il faut passer. Les porteurs de petite taille se glissent sous le tronc, d'autres contournent l'obstacle pendant que quelques paresseux déposent leurs charges et profitent de cet arrêt pour prendre un repos de courte durée.
Nous arrivons à Motéso, après quatre heures de marche, et constatons avec désappointement que le village est de peu d'importance et complètement évacué par les habitants. Le chef ne peut fournir de vivres, dit-il; il ne possède rien. C'est la misère dans tout son pays, tandis que ses voisins de Grand-Alépé et de Memni sont dans l'abondance.
Le campement est cependant établi à 300 mètres environ du village, et pendant que les officiers commencent le lever du pays, je me rends à Grand-Alépé, en compagnie de mon boy Allou.
Ce brave garçon, né aux environs de Grand-Bassam, s'était proposé pour mon service à mon arrivée dans la colonie. N'ayant aucune indication pour éclairer mon choix, j'accepte Allou en lui faisant crédit sur la mine: la figure me paraît franche, bien ouverte, et, de temps en temps, un éclair d'intelligence illumine son visage toujours souriant. Je lui parle: il comprend que je m'adresse à lui; mais c'est tout, et avec empressement il m'apporte le premier objet qu'il a sous la main.
Je ne puis demander plus et le nomme mon boy-cuisinier.
En sa compagnie, je me dirige donc vers Grand-Alépé; sur l'épaule, j'ai mon fusil de chasse qui me quitte rarement, tandis qu'Allou porte l'inséparable appareil photographique. Après une heure de marche, la forêt devient moins épaisse et, à travers une éclaircie, j'aperçois devant moi le village.
(p. 064) Sur l'unique rue s'alignent, de chaque côté, les cases en terre, recouvertes de feuilles de palmiers. Les toits se succèdent aussi loin que peut aller la vue, et les dernières maisons se perdent dans la forêt qui, à l'autre extrémité de la rue, recommence, à demi voilée par le brouillard et la fumée du village.
L'entrée de la rue est barrée par une sorte de palissade ne laissant passage qu'à une personne; les pieux se sont transformés en arbres et sont couverts de feuilles. Une branche de palmier ferme le haut de la porte et, à terre, de chaque côté, sont entassées les poteries du pays, auxquelles adhèrent encore des plumes, du sang, des jaunes d'œufs. La palissade n'est pas défensive. «C'est fétiche!» me dit mon boy. Seules, les personnes au cœur loyal et que n'animent pas de mauvaises intentions, peuvent y passer.
Nous entrons, mais déjà notre arrivée est signalée. Dans tout le village, ce sont des cris: toutes les portes s'ouvrent et, dans la rue, chacun se sauve, s'arrêtant de temps en temps pour m'examiner de loin. Les animaux domestiques, chèvres, poulets, effrayés, sautent de tous côtés et augmentent le vacarme. Allou explique de son mieux mes intentions pacifiques et, à la défiance, succèdent immédiatement un sans-gêne et une curiosité sans bornes. Je suis entouré, touché de tous côtés. On m'offre des œufs, des poulets, du vin de palme, et l'on me demande mon fusil, un cadeau....
Je n'ai pour salut que la fuite et je repars bien vite pour Motéso.
Notre séjour à Motéso me permit de faire connaissance avec quelques habitants et, en étudiant leurs mœurs et leurs coutumes, d'être témoin de quelques scènes de famille.
À la Côte d'Ivoire, il est d'usage, au moins sur le littoral et à peu de distance de la côte, de combattre l'atonie de l'intestin par des lavages quotidiens. Sur une petite pierre, aplatie par l'usage, sont mélangées diverses poudres de graines de différentes couleurs, parmi lesquelles le poivre et le piment rouge. Le tout, bien écrasé, est délayé dans de l'eau et introduit dans l'appareil destiné à cet usage. Cet appareil n'est autre qu'une courge en forme de carafe, percée aux deux extrémités, et qui se rencontre communément dans le pays. Il n'est pas rare, en plein Grand-Bassam, de voir, vers six heures, au petit lever, les indigènes, hommes ou femmes, sortir de leurs cases, tenant à la main l'appareil tout préparé. On se promène, on se dit les nouvelles, puis chacun se retire à quelques pas et, derrière un coin de case, s'administre le contenu de la courge. L'opération achevée, la conversation est reprise; on se rend au marché en oubliant que l'on tient toujours à la main l'instrument qui vient de servir.
À Motéso, j'entrai dans une case, attiré par les cris d'un enfant au moment où la mère s'apprêtait à rendre ce service à son dernier né. Je priai la mère de ne se déranger en aucune façon et je la vis introduire un appareil de petit modèle et souffler fortement à l'extrémité opposée. L'opération était terminée et réussie, ce dont je fus averti par les cris de l'enfant.
INSTALLATION DE NOTRE CAMPEMENT DANS UNE CLAIRIÈRE DÉBROUSSAILLÉE. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Pendant mes excursions aux environs, je découvris, au milieu d'une forêt de palmiers, ce que je pourrais presque appeler une usine pour la fabrication de l'huile de palme. Cette usine, composée de plusieurs hangars dépendant du village de Grand-Alépé, contenait une douzaine de mortiers de très grande taille, creusés dans d'énormes troncs d'arbres. À l'aide de gros pilons en bois, les indigènes écrasent dans ces mortiers les graines de palmiers quand elles sont rouges, c'est-à-dire bien mûres. L'huile recueillie est placée sur un feu violent dans de grandes terrines; l'eau s'évapore, et l'huile ainsi épurée est bonne au commerce ou à l'usage indigène. On la transporte à la lagune et, de là, dans la factorerie; une petite quantité est conservée pour l'éclairage, quelques soins médicaux et surtout pour la cuisine: elle sert à préparer le plat du pays, le foutou, fricassée d'animaux divers, fortement épicée.
ENVIRONS DE GRAND-ALÉPÉ: DES HANGARS DANS UNE PALMERAIE, ET UNE DOUZAINE DE GRANDS MORTIERS DESTINÉS À LA PRÉPARATION DE L'HUILE DE PALME.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Les relations très cordiales pendant les deux premiers jours ont, au troisième, brusquement changé. Un des notables du pays, accompagné de ses deux femmes, vint se plaindre d'un de nos porteurs, qu'il accusa (p. 065) d'avoir voulu attenter à l'honneur et même aux jours de ses compagnes. On parle, on discute: tapage épouvantable pendant une demi-heure. Tout le village commente l'histoire avec force gestes et cris; on se comprend de moins en moins. Le vieux et ses deux femmes, voyant que l'on ne fait pas droit à leur requête en leur donnant un cadeau proportionné à l'offense, se retirent furieux, quand le porteur, sujet de la discussion, apprenant la cause de tout ce bruit, vient trouver le commandant. Il voulait tout simplement acheter des ignames que portaient ces dames; effrayées, elles ont préféré prendre la fuite. Tout s'explique, et après une heure et demie de palabre, l'accord est fait.
En quittant Motéso, nous arrivons, après une heure de marche, à Memni, où se trouve une mission catholique. Nous ne faisons qu'y passer et nous nous mettons en marche dans la direction de Denguéra.
Au sortir du village, le chemin n'est autre que le lit d'un ruisseau dans lequel il faut patauger pendant près d'une heure. Nous le quittons au moment où, l'habitude aidant, nous commencions à comprendre et à estimer la préférence des noirs pour ce genre de chemin, qui, outre qu'il est tout tracé, présente l'avantage de rafraîchir les pieds pendant la marche. À la sortie du ruisseau, le sentier est presque impraticable. À tout instant ce sont des obstacles, des lianes surtout, qui, s'accrochant aux charges, les font tomber de la tête des porteurs. Nous avons quelque raison de regretter le joli ruisseau au-dessus duquel la brousse rare et élevée permettait un passage facile. La halte, vers midi, est de courte durée, et, le soir, nous devons nous arrêter en pleine forêt pour préparer le campement.
En évitant autant que possible les fourrés trop épais, les arbres épineux ou à racines sortant du sol, il nous est facile, en moins d'une demi-heure, d'avoir un emplacement net et prêt à recevoir les tentes. Les porteurs, mettant à terre leurs charges, s'arment de leur sabre d'abatis et frappent à qui mieux mieux, tranchent lianes, arbustes, pour en rejeter les débris sur les côtés. En quelques minutes, sur l'emplacement indiqué par chacun de nous, les tentes s'élèvent, et, dans la solitude et le silence de la forêt, surgit un village où chacun termine rapidement son installation. Les boys montent le lit du maître, alignent les cantines ou versent dans la cuvette d'émail l'eau boueuse; plus loin, les tirailleurs et les porteurs, allumant leurs feux, préparent le repas ou nettoient le sol sur lequel ils doivent reposer.
Mais la nuit s'avance plus tôt que d'ordinaire; le vent s'élève et devient plus froid: tout annonce une tornade pour la nuit. Pendant que l'on consolide les tentes, les porteurs prévoyants cherchent un abri; une racine d'arbre sur laquelle ils appuient des branches de palmiers, et voilà leur refuge, à moins que, stoïquement, connaissant d'avance l'inutilité de leurs travaux, ils ne préfèrent attendre l'orage. Déjà le tonnerre a résonné au loin et s'avance rapidement.
Le repas, bien sommaire, se termine à la lueur des éclairs, de plus en plus brillants. Sous les arbres touffus, les roulements de tonnerre sont sans fin, et le vent, qui augmente de force, fait craquer la cime des arbres et jette à terre les branches pourries et couvertes de mousses.... Un grand silence, et tout paraît se calmer, quand un coup de vent formidable vient ranimer les feux qui s'éteignaient; les étincelles, les feuilles volent de tous côtés; la pluie tombe à torrents.
À l'abri, sous nos tentes, nous nous endormons au bruit monotone de l'eau sur la toile, entrevoyant, à la lueur des derniers éclairs, les noirs, le dos à la pluie, les pieds auprès du feu éteint et fumant encore. Au bruit de l'eau qui tombe se mêle la voix du conteur qui, toute la nuit, fera oublier à ses amis, insouciants, l'inclémence de la nature.
(p. 066) La fraîcheur de la nuit nous permet un repos réconfortant; aussi, au signal du lever, tout le monde est dispos et prêt à reprendre la marche en avant. Les noirs se secouent, tordent leurs habits et se rendent au travail, car, toute la journée, il faut faire le lever du pays.
Trois jours entiers, dans ce camp, nous vivons en pleine humidité; aussi, le 16 janvier, au matin, le quittons-nous avec empressement. Un guide de Memni doit nous conduire à Denguéra. Il le fait bien malgré lui, car les races de Memni et de Denguéra sont différentes, par conséquent ennemies, et comme nous le verrons souvent par la suite, les indigènes n'aiment pas s'aventurer en pays inconnu.
Le terrain argileux rend la marche glissante et, après quelques heures de voyage, la fatigue intervenant, les chutes de porteurs se font de plus en plus fréquentes. Le chemin, toujours très mauvais, est coupé de nombreux cours d'eau auxquels succèdent des marécages où l'on s'envase. Il est dit que la journée sera dure.
Voici midi. Le soleil, qu'on ne voit pas, mais dont on subit la chaleur torride, traverse l'épais rideau de verdure qui devrait nous protéger. La vapeur que l'on respire nous étouffe, et toujours nous ne voyons que marais et qu'humus glissant et détrempé. Pas très gaie, cette marche, dans les sentiers du pays: tellement d'herbe et de brousse que vous ne voyez même pas les talons de celui qui vous précède. Impossible de lever les yeux au ciel à cause des racines d'arbres qui vous font buter à chaque pas; à droite, à gauche, des branches vertes, séchées, pourries, des fourrés, des arbres toujours, toujours.
Enfin, le terrain remonte peu à peu, le sol devient résistant et, de chaque côté, des plantations de bananiers, entrevues derrière la brousse qui borde le chemin, nous annoncent qu'un village ne peut être éloigné; à deux heures, nous étions à Denguéra.
DANS LE SENTIER ÉTROIT, MONTANT, IL FAUT MARCHER EN FILE INDIENNE. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Cette fois encore notre arrivée était annoncée, car nous trouvions le chef et les notables du village nous attendant sous une case. Il est, en effet, presque impossible de passer une porte fétiche sans que votre passage soit prévu. Les Attiés, par raison stratégique, évitent de faire déboucher les chemins brusquement en plein village: le sentier contourne toujours une partie des habitations, et ce n'est qu'après un coude prononcé qu'il aboutit à la porte fétiche. En dehors des deux issues qui se font face aux deux extrémités de la rue, le village est complètement entouré de broussailles qui s'opposent à toute attaque de ce côté.
Nous étions installés depuis la veille dans un campement, auprès du village de Denguéra, quand, vers midi, nous entendîmes un tam-tam étourdissant qui s'approchait de nous. C'était le roi! le roi de Denguéra, ou plutôt des différents groupes appelés Denguéra, et dont nous ne connaissions que l'un des villages.
L'entrée fut triomphale et bruyante; toute la suite royale hurlait à pleins poumons, pendant que les tam-tams, de différentes tailles, faisaient rage. Six noirs, au souffle puissant, la figure et le cou gonflés par l'effort, faisaient résonner les trompes de sa Majesté: des défenses d'éléphant, percées d'une ouverture latérale auprès de la pointe; l'accord, ainsi obtenu, était d'une grande justesse.
L'importance de l'orchestre aurait pu nous faire espérer un roi puissant et riche. Ce n'était encore qu'un vulgaire chef noir sans autorité, se reconnaissant le plus pauvre de tous ses sujets, et ne sachant que tendre la main pour demander un cadeau.
Nous ne restâmes au camp de Denguéra que le temps nécessaire pour le lever du chemin parcouru et de celui qui devait nous mener à Kodioso, où nous campions quelques jours plus tard.
Toute cette partie de la forêt entre Denguéra et Kodioso a un aspect particulier. Les grands arbres y sont peu nombreux; la végétation paraît moins ancienne que dans les autres lieux déjà visités, et ce sont, de tous côtés, plantations abandonnées et ruines nombreuses. De véritables forêts de goyaviers, aux troncs tortueux, (p. 068) recouvrent les emplacements de villages immenses, de villes, témoins jadis d'une population plus nombreuse qu'à l'époque actuelle. Les villages qui existent sont rares, dispersés et sans importance; les cases sont moins bien construites, et beaucoup d'entre elles tombent en ruines.
NOUS UTILISONS LE FUT RENVERSÉE D'UN ARBRE POUR TRAVERSER LA MÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Sont-ce des villages détruits, brûlés pendant les dernières guerres? ou ne faut-il pas plutôt voir dans ces ruines les conséquences d'un abandon volontaire, conforme à la coutume de la forêt, qui est d'une hygiène bien comprise? Par la présence d'une agglomération nombreuse, le sol est souillé; aussi, après un séjour de 40, 50 ans, les habitants abandonnent-ils leurs cases: ils se déplacent. Il en est de même pour leurs plantations, dont ils jugent le sol appauvri par une culture continue. Les arbres de la forêt sont abattus, brûlés sur place, et l'on a ainsi un nouveau champ, au sol fécond et enrichi par les cendres des derniers incendies.
Pendant notre marche en avant, les provisions on réserve diminuant de jour en jour, il nous fallait à chaque étape, à chaque village, nous ravitailler auprès des habitants. Les ignames étaient, depuis longtemps, notre unique légume, accommodé à diverses sauces. Les poulets étiques du pays, rares d'ailleurs, alternaient avec quelques cabris apportés par les chefs. Les indigènes, qui ne mangent pas les œufs, les offrent à leurs divinités; aussi n'est-il pas rare, aux entrées de village, à la porte fétiche, de trouver une véritable omelette. Ces œufs, conservés pieusement, nous étaient vendus à des prix exagérés, et régulièrement, le pauvre Allou venait m'annoncer que sur la douzaine récemment achetée, il s'en trouvait deux ou trois mangeables, je ne dis pas frais.
Notre disette de vivres nous fit donc estimer d'autant plus les cadeaux du chef de Kodioso, où nous séjournâmes quelques jours, s'il est possible d'appeler cadeau un objet qui «doit» être payé le double ou le triple de sa valeur.
LA POPOTE DANS UN ADMIRABLE CHAMP DE BANANIERS. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Il faut s'entendre, en effet, sur le sens donné au mot «cadeau» dans ce pays. On vous offre un œuf, un poulet, un bœuf, à une condition, la seule, c'est de répondre à cette gracieuseté par une autre, mais de valeur beaucoup plus grande. Si, au premier cadeau, vous ne donnez en échange qu'un objet juge insuffisant, vous pouvez dire adieu à toute autre offre de ce genre. Par contre, si vous avez payé largement, c'est une cohue de gens du village se précipitant sous votre tente pour vous «faire un cadeau», à grand renfort de cris et de bousculades. Chacun vous apporte quelque chose: un œuf, un igname, un poulet, du vin de palme, des ananas, des cannes à sucre, du «poutou». L'objet offert n'est pas encore en votre possession que le noir a déjà désigné ce qu'il veut: généralement, un miroir, un couteau, parfois un fusil, votre casque, voire même vos propres habits.
Heureusement nous savions qu'un convoi de vivres, qui nous était destiné, avait remonté le Comoé et devait se trouver à Bettié. Cette seule espérance nous faisait avaler, avec moins d'amertume, les ignames indigènes et trouver savoureux le bœuf en boulettes ou en salade, que le chef cuisinier retirait chaque jour de nos dernières boîtes de conserves.
Suivant les cartes du pays et d'après le relevé du chemin que nous avions parcouru depuis Petit-Alépé, Bettié ne pouvait être loin et devait se trouver au nord-est. Quel ne fut pas notre étonnement, quand le chef de Kodioso nous répondit par l'interprète: «Bettié, connais pas! mais Adokoï ne peut manquer d'être sur la route de ce pays.»
On s'entend avec le chef de Kodioso, qui nous donne un guide pour nous conduire, le soir même, à Adokoï. Avec plaisir on part en plein midi, et cependant, au milieu des immenses champs de bananiers, quelle chaleur jusqu'à trois heures! On marche toujours aussi légèrement, jouissant déjà du repos annoncé; nous devons, en effet, coucher à Adokoï.
(p. 069) D'heure en heure, les kilomètres s'ajoutent aux kilomètres. À cinq heures, on interpelle le guide: «Adokoï?» La tête ahurie du personnage nous tient lieu de réponse.
INDIGÈNES COUPANT UN ACAJOU.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Mais à quoi bon crier? il faut d'abord camper. Où? Pas une goutte d'eau. Nous devons donc reprendre la marche en avant. À six heures, le guide desserre les dents pour nous annoncer la rivière Mé, à peu de distance, acaco-coco, un peu loin, pas trop; ce qui veut aussi bien dire quelques mètres que quelques kilomètres.
Je pars en avant avec le guide, et après une demi-heure de marche, nous débouchons brusquement sur une rivière, large de 80 à 100 mètres, la rivière Mé. Mais pas d'Adokoï. La nuit nous a déjà surpris et nous force à nous abriter sous quelques huttes abandonnées au milieu de la forêt.
Notre campement était établi le lendemain sur les bords de la rivière, auprès du pont qui la traverse. Un arbre immense a été jeté au-dessus de l'eau; la racine tient à la berge, et les branches prennent appui dans le lit de la rivière.
Devant le camp, se trouve un acajou de plus de 50 mètres de longueur, qui vient d'être abattu récemment par les indigènes, ainsi qu'en témoigne l'échafaudage, fraîchement monté autour du pied de l'arbre. Le tronc a près de 1m50 de diamètre, et l'arbre, de la section aux premières branches, a pu fournir cinq billes d'acajou de 4 mètres de longueur chacune. Ces énormes masses seront roulées jusqu'à la rivière et voyageront, par le fleuve et la lagune, jusqu'à Grand-Bassam, pour être, de là, expédiées en Europe.
À Apiagui, où nous passions quelques jours plus tard, nous obtenions la même réponse que précédemment: Bettié était inconnu. N'ignorant pas que dans ce pays attié les mêmes villages avaient des noms différents et souvent nombreux, le commandant crut nécessaire d'expliquer qu'il s'agissait d'un village sur un grand fleuve.... Le fleuve était connu, très vaguement d'ailleurs, mais non Bettié. Et cependant les vivres faisaient complètement défaut. Le menu quotidien était toujours: igname, bœuf de conserve, vin de palme. Plus de riz, plus de biscuit.
À Adokoï, où nous arrivions le 30 janvier, à 35 kilomètres de Kodioso, ce fut encore la question posée au premier notable qui voulut bien nous honorer d'une palabre. Bettié était toujours inconnu, ou plutôt il existait un village de ce nom, mais très loin, si loin, qu'il était préférable de se rendre d'abord dans le pays de Séka, qui n'était pas trop éloigné, et où les renseignements seraient certainement plus précis.
On ne pouvait attendre plus longtemps, et le 1er février, le commandant, avec le capitaine Thomasset et quelques tirailleurs, partait en reconnaissance, à la recherche de Bettié, et surtout du convoi de vivres.
À six heures du matin, au moment où le commandant quittait le campement, arrivait le chef d'Adokoï, apportant une chèvre en cadeau. Je suis chargé de répondre à ce souhait de bienvenue par un autre présent. Pendant quelque temps, le chef erre dans le camp au milieu des porteurs et des tirailleurs, et, ne voyant pas survenir l'objet précieux attendu en échange, il délie de ses propres mains la chèvre attachée à un arbre et retourne au village. Je lui adresse mon interprète en lui faisant dire qu'un cadeau donné ne peut être repris. À ces justes observations, le chef répond «que son cadeau n'a pas été payé et que, de plus, il a été fait au commandant et non pas à moi». D'ailleurs, il se demande pourquoi il s'occupe de tout cela, puisqu'il n'est pas le chef véritable, lequel, effrayé de la présence des blancs, est, paraît-il, dans la brousse.
(p. 070) Il était de toute nécessité de voir le chef dont l'autorité s'étendait sur le pays. On le fait demander. Il répond qu'il viendra le lendemain. Le lendemain, personne. À midi, on nous annonce son arrivée. Cela dure deux jours, et encore pas de chef. Enfin, le deuxième jour, à huit heures du soir, les trompes royales résonnent: c'est Sa Majesté qui fait son entrée dans son village.
Au matin, il se présente au camp, se croyant à son dernier jour, et tremblant d'émotion et de vieillesse.
Le pauvre petit vieux!
Il a nom Leliépi et porte la barbe du menton tressée en signe d'autorité. Après un quart d'heure de palabre, se sentant encore en vie et comblé de cadeaux pour lui et ses royales épouses, il ne peut retenir ses larmes. Il serre avec frénésie les mains des blancs assistant à la réunion et jette à nos pieds un peu de terre prise devant lui, signe de grande reconnaissance et de profond respect.
Leliépi paraît très intelligent et possède une autorité véritable et incontestée sur tous ses sujets. Il promet des porteurs pour transporter les bagages, des vivres en abondance; tout marche à merveille.
Une bouteille de gin, donnée en cadeau, court de main en main, passe de bouche en bouche, et, rapidement absorbée par la Cour, met en mouvement toutes les langues. «Oumbrenon!—Les blancs!» dit le roi, et dans ce seul mot se condense son admiration pour nous.
Nous sommes des amis, si bien que, le soir même, je débute et vais tâcher d'extraire, de la cuisse d'un jeune homme, des projectiles qui y ont été placés par la maladresse d'un ami. Oh! tout simplement, comme en France, une histoire de chasse. Son compagnon le prend pour une biche et lui adresse la charge de son fusil en certaine partie charnue peu protégée chez les noirs de ce pays. Le mal n'aurait pas été grand si c'eût été du plomb bien calibré de Saint-Étienne ou d'ailleurs. Mais ici les chasseurs ne possèdent pas de Lefaucheux et se servent de canardières à pierre, longues de deux mètres et bourrées, jusqu'à la gueule, de poudre et de balles. Les balles sont des rognures de fer, des boîtes à conserves pliées, qui font généralement des plaies très sérieuses. C'est ce produit qui a été administré à mon client, lequel ne paraît pas enchanté de me voir à son chevet. Je ne puis pourtant l'abandonner, car j'ai été conduit près de lui par la volonté du roi qui, me voyant, ce matin, faire des pansements aux porteurs, a cru que je pourrais en faire autant à son blessé.
En me rendant chez mon client, j'ai rencontre, à un coin de rue, le doyen de la Faculté de Médecine d'Adokoï, une bonne petite vieille, à figure réjouie, couverte de gris-gris, de perles, etc. Elle se demande ce qui pourra bien advenir à ce pauvre garçon, assez peu soucieux de sa vie pour se mettre entre les mains d'un médecin blanc! Cependant, nous nous faisons bonne figure, et nous nous serrons les mains avec le plaisir qu'on éprouve à se trouver entre confrères.
Le projectile, qui a traversé la cuisse, roule sous la peau. Une simple incision peut le faire sortir. Je dois le guérir, me dit-on, mais il ne faut pas parler d'opération. Impossible.
Je quitte donc le malheureux blessé, qui continuera son martyre chaque matin. Au moyen d'une baguette l'opérateur indigène repousse la peau, et de cette façon, le projectile doit reprendre la voie par laquelle il est entré. Le pansement se compose de feuilles bouillies dans une décoction d'écorces astringentes. À mon retour, je retrouverai ce malheureux; la balle sera tombée, et, avec elle, une partie des chairs de la cuisse.
Pendant notre séjour à Adokoï, le roi tint toutes ses promesses. Après des adieux touchants, nous nous dirigeons vers Dioubasso, en regrettant de quitter ce pays, dont les habitants nous ont donné une si franche hospitalité.
Le petit village de Dioubasso ne pouvait être pour nous un centre assez riche en ressources; aussi (p. 071) fut-il nécessaire de rayonner aux environs, afin de nous procurer les vivres dont nous avions besoin. À l'est, je trouvai un village beaucoup plus important, Biasso, et décidai les indigènes à venir nous ravitailler au campement. Pour la première fois, un blanc paraissait chez eux. Je veux prendre une photographie: tous fuient au bruit de l'appareil. Mais là, comme partout, la plus grande familiarité succède rapidement à l'étonnement et à la crainte du début.
CE FUT UN SAUVE-QUI-PEUT GÉNÉRAL QUAND JE BRAQUAI SUR LES INDIGÈNES MON APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE. DESSIN DE J. LAVÉE, D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Je reviens à Dioubasso, suivi de nombreux indigènes apportant des provisions que nous voulons acheter avant le déjeuner. Le prix élevé qu'ils en demandent ne nous permet pas de conclure le marché. Cela nous est d'autant plus pénible que nous ne possédons plus de vivres.
On se met à table en espérant que les noirs reviendront plus conciliants, et comme le campement est envahi par les habitants du village, discutant entre eux et faisant un bruit assourdissant, nous les prions de rentrer chez eux. Personne ne bouge; le vacarme continue, et les vivres ne nous viennent pas. Par les soins de quatre de nos tirailleurs, le camp est enfin évacué et l'incident paraît terminé.
Une heure plus tard, mon ancien infirmier, le tirailleur Ali-Sadjéou, vient me trouver. Les noirs l'ont mis en joue pendant qu'il traversait le village pour aller chercher de l'eau. Il n'avait pas son fusil et revenait. Nous avions, en effet, commis la faute de camper loin d'un point d'eau et de laisser le village intercepter la route qui menait au ruisseau.
Quelques instants après, en armes, nous arrivons à l'entrée de Dioubasso; les tirailleurs, en avant, précèdent les porteurs qui doivent faire la corvée d'eau. Les habitations sont abandonnées. Les indigènes, embusqués dans les broussailles qui entourent le village à 30 mètres environ des cases, ont apprêté leurs fusils. Quand la provision d'eau est faite, on s'arrête au centre des maisons, près de la case à palabres. Un bœuf qui erre près de nous est saisi, et l'interprète annonce à haute voix que, comme amende, nous emportons le bœuf, et que les maisons ne seront pas brûlées.
Dans la soirée, les notables venaient reconnaître leurs torts, mais déjà, le bœuf, coupé en quartiers, était distribué aux affamés que nous étions, trop heureux de cette bonne aubaine.
(p. 072) De Dioubasso, un guide nous conduisit dans le pays de Séka-Séka où nous arrivions assez tard dans la soirée. L'entrevue avec le chef du village fut assez froide: sa police l'avait mis au courant de l'affaire de Dioubasso.
Il nous parla du passage du commandant qu'il avait autorisé à traverser son village, il y avait quelques jours; il lui avait même fourni un guide pour le conduire à Bettié. Bettié était donc connu dans ce pays, et nous pouvions espérer être bientôt ravitaillés. «Il s'offrait, moyennant des cadeaux plus importants que ceux de l'autre blanc, à nous indiquer le même chemin.»
On ne pouvait nous mettre plus poliment à la porte. Or nous devions attendre le commandant dans ce village.
À cette déclaration de notre part, le chef bondit sur le tabouret en bois à trois pieds qui lui servait de trône. Ce meuble portatif est dans ce pays un insigne de l'autorité du personnage qui a le droit de s'y asseoir. Le chef bondit, se frappa les lèvres de la paume de la main gauche et, se levant, nous congédia.
Puis se ravisant, il nous invite à loger dans le village. Nous refusons en pensant à la possibilité d'une attaque nocturne. Enfin, sur notre prière de nous indiquer un emplacement où nous pourrions camper, le chef nous fait conduire hors du village et nous nous installons auprès d'un petit ruisseau.
On pouvait espérer qu'il y avait eu mauvaise entente; un mot mal traduit par nos interprètes avait pu froisser sa Majesté, qui nous refusait la permission de séjourner sur son territoire, permission qui nous avait toujours été accordée jusque-là. Notre confiance en nos interprètes n'était plus bien grande depuis que nous avions remarqué qu'ils avaient, à différentes reprises, réussi à s'approprier des cadeaux que l'on nous faisait. Cela leur était d'autant plus facile que, pour converser avec les chefs attiés, il fallait fréquemment se servir de deux interprètes, tellement les dialectes varient de village à village.
Vers midi commença un défilé sans fin de guerriers du pays, le fusil à la main: la force armée était mobilisée. À cette menace d'intimidation, il était nécessaire de répondre; nos tirailleurs reçurent donc l'ordre de faire, chaque matin, le maniement d'armes auprès du camp.
Mais à ce moment, sans vivres, nous ne pouvions nous montrer difficiles et, le même soir, à quatre heures, il nous fallait palabrer pour acheter un bœuf. «Le roi nous le donne, traduit l'interprète, car il reconnaît la supériorité des blancs qui font des fusils, des couteaux, etc....» Cependant, comme nous avons également pour nous la richesse, il nous demande en échange la modique somme de 3 onces ½ de poudre d'or (200 francs). Nous répondons que «nous sommes certainement des êtres supérieurs, mais que ce n'est pas une raison pour nous combler de cadeaux de ce genre». On parlemente: le bœuf, une bête blanche, est, paraît-il, superbe et ne ressemble en rien aux autres bœufs que nous avons pu acheter précédemment. On tombe d'accord pour 90 francs. Nous avions enfin un gîte et des vivres pour réparer nos forces usées par un mois de dur voyage à travers la brousse.
(À suivre.) Dr Lamy.
LA RUE PRINCIPALE DE GRAND-ALÉPÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Droits de traduction et de reproduction réservés.
(p. 073) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—7e LIV. No 7.—18 Février 1905.
LES TROIS GRÂCES DE MOPÉ (PAYS ATTIÉ).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
II. — Dans le territoire de Mopé. — Coutumes du pays. — La mort d'un prince héritier. — L'épreuve du poison. — De Mopé à Bettié. — Bénié, roi de Bettié et sa capitale. — Retour à Petit-Alépé.
FEMME DU PAYS ATTIÉ PORTANT SON ENFANT EN CROUPE.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Ce voyage continu de plus d'un mois à travers la brousse, dans des sentiers rocailleux et couverts de branchages, avait occasionné à nos porteurs de nombreuses plaies s'ulcérant très facilement et devenant même parfois graves par leur étendue et leur profondeur. Tous les matins, c'était un long défilé de tirailleurs, de porteurs, auxquels il fallait panser, qui les pieds, qui les mains. À ces nombreux invalides commençaient à se joindre pour les pansements quelques sujets de Séka.
Un matin, je terminais à peine mon service et, encore entouré des derniers malades et des indigènes qui venaient s'instruire à ma visite dans l'art de guérir les plaies, je me disposais à quitter ma tente, quand je vis deux tirailleurs déposer à mes pieds un de nos porteurs inanimé.
Le Sénégalais Lamina Touré venait d'être piqué par un serpent qu'il n'avait pu reconnaître, et qui probablement devait être une vipère cornue, reptile très répandu dans l'Attié et que nous rencontrions fréquemment. Un de nos sous-officiers, se disposant à se coucher, avait été fort surpris de trouver une de ces vipères blottie sous sa couverture.
Le blessé, aussitôt mordu, n'avait eu que le temps de se rendre auprès de ses amis, et en leur disant ce qui venait de lui arriver, s'était évanoui; en toute diligence on me l'apportait.
Le venin était déjà en grande partie absorbé, ainsi que l'indiquaient la respiration difficile et irrégulière, le coma dans lequel se trouvait plongé le blessé. Les Attiés, témoins de l'état de Lamina et connaissant le (p. 074) résultat fatal d'une piqûre de vipère cornue, regardaient avec un sourire ironique mes préparatifs d'injection: je ne pouvais avoir d'espoir que dans le sérum antivenimeux du docteur Calmette, dont je possédais quelques flacons dans mes cantines médicales, et je me disposais à l'injecter.
Une première injection faite n'amène aucun résultat.
«Le fétiche pour serpents», me font dire les Attiés, pouvait seul sauver le pauvre blessé. Néanmoins, quelques minutes plus tard je fais une nouvelle injection. Cette fois je constate un mieux appréciable: l'état général est meilleur, et, au grand étonnement des spectateurs, le malade fait quelques mouvements.
Dans l'après-midi le mieux s'accentuait d'autant plus que je venais de procéder à une nouvelle injection.
Après une convalescence de quelques jours, Lamina était complètement guéri. J'étais un grand féticheur!
Le lendemain, le chef Séka, m'amenant force malades à guérir, me demandait d'aller donner mes soins au vieux roi de Mopé. «Mopé? où était-ce?» Le village où nous étions!
Il fallait s'expliquer. De tout cela il résulta que Mopé était bien le nom du village et que Séka-Séka voulait dire grand chef: le roi. D'autre part, le vieux chef malade était le véritable roi du pays, et celui que j'avais devant moi et qui se faisait appeler Séka-Séka avait pris le pouvoir et le titre royal avant la disparition du titulaire. J'accompagnai donc l'usurpateur chez le royal malade auquel j'ordonnai quelques drogues inoffensives: le mal était incurable.
Au retour du commandant, les palabres recommencèrent. On agita surtout la question de notre départ: «Nous ne pouvions rester plus longtemps sur le territoire de Mopé.»
Cela fut dit longuement et quelquefois même avec véhémence par le chef Séka. Les bonnes relations étaient rompues, et moi seul continuai à recevoir de mes malades et surtout du vieux roi quelques cadeaux consistant en ignames, rares poulets et œufs pour fétiches.
UNE CLAIRIÈRE PRÈS DE MOPÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Je reçus, un jour, en cadeau, un grand plat de «foutou» au singe. L'accepter était très simple, mais il me fallut y goûter devant la maîtresse de maison qui l'avait préparé. Je fus très étonné de trouver un goût excellent à ce mets que j'avais toujours refusé d'accepter jusque-là. Tout heureuse de l'accueil que j'avais fait à son cadeau, la matrone me donna en quelques mots la préparation du «foutou» que je savais être le fond de la nourriture des indigènes à la Côte d'Ivoire. Des bananes bouillies à l'eau et écrasées sont mélangées à de l'huile de palme, et quand le tout est bien cuit, on y ajoute quantité de poivre et de piments, et un peu de viande de poulet, de bœuf, de poisson, de singe, suivant l'occasion ou la richesse de la maison.
À Mopé, je remarquai, d'ailleurs, les mêmes usages, les mêmes coutumes que dans le reste de la forêt et que sur les bords des lagunes.
Ici je retrouvai la porte fétiche à l'entrée du village, des arbres et cases fétiches au centre de l'agglomération et à l'intérieur de chaque enceinte particulière, avec les mêmes sacrifices: des œufs, des poulets, etc.
Quant au costume, il ne différait que par de légers détails, étant très sommaire dans tout le pays, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Dans les régions de la côte, les indigènes emploient les cotonnades européennes importées; dans la forêt, les tissus sont de fabrication attiée; aussi le vêtement y est-il encore plus rudimentaire.
Les jeunes filles portent deux colliers de perles, un autour du cou, l'autre autour des reins. À ce dernier est attaché un lambeau d'étoffe qui, passant entre les jambes, se noue devant et derrière. Les femmes ont quelquefois une pièce d'étoffe plus grande, une serviette roulée autour des reins. Les plus riches possèdent des rangées de perles assez nombreuses autour des jambes ou des bras; mais le costume n'en est pas pour cela plus complet. Les petits garçons, moins riches ou moins coquets que leurs sœurs, se contentent (p. 075) d'une ficelle. Quand ils deviennent grands, ils prennent, dans le vestiaire commun à la famille, un lambeau d'étoffe toujours très petit, qu'ils se mettent autour de la ceinture. Souvent ces tissus sont remplacés par l'écorce souple d'un arbre, le «fou» ou «pou», dont ils se font des ceintures, surtout pendant leurs travaux aux champs.
LA GARNISON DE MOPÉ SE PORTE À NOTRE RENCONTRE.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Dans l'Attié comme dans tout pays nègre, la femme fait les corvées, rapporte des bananeraies et des champs, toujours très éloignés des villages, le bois, les bananes, les ignames, les grains de palme pour préparer la nourriture pendant que les hommes flânent dans leur cour, font palabre ou chassent, armés de leurs longs fusils de traite; à moins qu'ils ne se rendent chez le forgeron du village, car c'est le rendez-vous des oisifs, les jours, si rares cependant, où l'artiste doit travailler. L'installation est, d'ailleurs, plus que sommaire. Le soufflet? deux troncs d'arbres creusés, fermés à une extrémité par une peau de bête, l'autre ouverture se terminant dans le foyer. Un aide pèse alternativement sur les deux peaux et le vent ainsi produit vient activer la combustion des amandes de palme, qui servent de charbon. L'enclume? une pierre, et le marteau? une pièce de fer quelconque. Les ouvrages ainsi forgés répondent à ce matériel rudimentaire, et bien qu'imparfaits, suffisent à placer l'artisan en haute estime parmi ses concitoyens.
Les femmes s'occupent toute la journée de leur intérieur et des soins du ménage. La plus grande propreté règne à l'intérieur de leur habitation; à l'extérieur, la rue principale et les alentours du village ne présentent pas la moindre ordure.
Après avoir donné ses soins aux enfants, la mère se rend dans une partie retirée de la maison et procède à un lavage minutieux de son corps tout entier. Pour cet usage, elle se sert d'une éponge faite avec les fibres de la tige du bananier que l'on a mise tremper dans l'eau et ensuite battue longuement.
Le savon ne lui est pas inconnu. Elle sait le fabriquer en mélangeant des cendres de peaux de bananes avec de l'huile de palme. Ce savon en forme de boule grisâtre est très fort et nettoie très bien. Aussi pour prévenir l'irritation possible de la peau, si les frictions au savon ont été trop fortes ou répétées, elle s'enduit le corps d'huile de palme, et, si elle est coquette ou doit tenir son rang de femme de chef, se recouvre la poitrine et la gorge d'une résine parfumée.
Les jours de fête ou de deuil, les ablutions sont de toute nécessité, et la toilette est encore plus soignée. Aux onctions d'huile de palme, succèdent des applications de peinture sur diverses parties du corps et de parfums aux odeurs fortes, mais souvent agréables.
Pendant tout notre séjour dans la forêt, j'ai remarqué la déférence et le respect avec lesquels nous étions reçus par les chefs et les habitants des villages. Leur respect et leur adoration pour les blancs proviennent, sans doute, de ce qu'ils nous reconnaissent une intelligence élevée et une supériorité indéniable, se manifestant dans nos ustensiles les plus communs, les vêtements, les fusils, etc.
(p. 076) Mais cette admiration est également accrue par la légende répandue dans tout le pays attié sur les blancs qui, d'après elle, seraient des êtres supérieurs, vivant dans l'eau, d'où leur couleur, où ils sont privés de femmes: ils nous voyaient toujours sans compagnes. De là leur crainte de nous voir enlever leurs épouses et leur interdiction à ces dernières d'approcher de nos campements.
Et cependant, si j'en juge par les palabres dont j'ai pu être témoin, la vertu des femmes ne paraît pas une obligation. Des fautes graves se rachètent très facilement au moyen d'une amende souvent légère. Je ne sais même pas si ces amendes ne constituent pas une sorte de commerce. La coutume veut qu'en ce pays l'épouse qui a péché vienne avertir le mari en dénonçant son complice. Ce dernier est condamné à réparer le dommage et, sitôt l'amende reçue, le mari, trop heureux de ce cadeau si mérité, quitte la palabre en compagnie de l'épouse infidèle qui a su cependant se rendre utile à la communauté.
En général, les femmes sont admises aux palabres, mais elles n'y ont pas voix quand il s'agit d'une discussion d'intérêt général.
Le roi ou chef du pays, qui doit rendre la justice ou diriger les débats, n'a pas toujours une bien grande autorité sur ses sujets; l'influence qu'il possède est très souvent méconnue dans les réunions publiques, et c'est ce qui explique la difficulté que nous avons maintes fois rencontrée pour nous procurer des vivres, des porteurs. Le chef n'était pas toujours obéi, surtout quand il commandait aux jeunes gens; les anciens nous ont été, en général, moins hostiles, et c'est souvent grâce à eux que, dans les cas difficiles, les relations n'ont pas été rompues.
Cette déférence du roi et des anciens pour nous, pour un blanc en général, se révèle dans cette coutume qui veut que le chef du village, dans lequel vous arrivez, vous apporte un cadeau quelconque: un animal, des aliments, et dans ce dernier cas, il se croit obligé d'en goûter devant vous avant que vous en mangiez. Si c'est du liquide, de l'eau, du vin de palme, il en verse quelques gouttes à terre comme offrande aux fétiches, puis en boit lui-même quelques gorgées et vous passe ensuite le reste. Vous devez agir de même si vous offrez du vin, du gin. Cette simple cérémonie est une preuve de la pureté des intentions de celui qui fait le cadeau; il ne faut pas oublier, on effet, que dans ce pays le poison est en grand honneur.
Suivant une autre coutume, le chef doit accompagner le voyageur de marque, le blanc, qui traverse le pays, jusqu'à l'extrémité du village et même plus loin. À cette occasion, une femme du chef dépose une nouvelle offrande: œufs, poulet, à la porte fétiche que l'on vient de franchir, ou plus loin sur une tombe près de laquelle on passe dans la brousse.
FEMME DE MOPÉ FABRIQUANT SON SAVON À BASE D'HUILE DE PALME ET DE CENDRES DE PEAUX DE BANANES.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Dans l'Attié, les défunts sont enterrés loin des habitations, dans un endroit isolé que l'on débroussaille et sur lequel on vient déposer des poteries et des cadeaux à la mémoire de celui qui n'est plus.
Les funérailles se célèbrent avec grande pompe, comme je pus le constater pendant que nous étions installés à Mopé.
Un jour, de grands cris s'élèvent dans tout le village: des hurlements, des pleurs; comme des fous, les habitants courent de tous côtés. Le frère de Séka, successeur désigné au trône de Mopé, venait de mourir subitement.
Toute la journée ce fut un tam-tam continuel; la nuit, au lieu d'y mettre un terme, ne fit que redoubler le tapage. Le lever du soleil fut salué d'une pétarade nourrie et de cris de plus en plus forts et nombreux. Des environs arrivent les guerriers, puis les parents et les amis du défunt. On abandonne complètement les travaux des champs où l'on ne va même plus chercher du vin de palme, des bananes. Je ne sais si l'on a le temps de manger. En tout cas, il est défendu de rien prendre: tout le pays est en deuil.
(p. 077)DANSE EXÉCUTÉE AUX FUNÉRAILLES DU PRINCE HÉRITIER DE MOPÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
La curiosité me poussant, je me rendis au village. Une foule compacte emplissait la rue centrale. Des groupes de guerriers, fusil en main, entourant des barils de poudre de traite, chargeaient leurs armes jusqu'à la gueule: c'était miracle qu'il n'y eût pas d'accident. Des personnes, la figure enduite de couleur blanche, se frappaient la tête contre le mur en hurlant.
Auprès de la maison du chef, il était impossible de passer. Les tam-tam de guerre, longs de 2 mètres, creusés dans d'énormes troncs d'arbres, résonnaient sous les coups redoublés des nègres. Un chant monotone sortait de toutes les poitrines, pendant que quelques forcenés exécutaient la danse funèbre.
À tout instant la foule grossissait, et de nombreux guerriers, le chien du fusil relevé, défilaient auprès de la maison du mort.
Quand le soleil marqua le milieu du jour, le tumulte s'arrêta comme par enchantement, et l'on fit cercle sur une place auprès du village: d'un côté le chef Séka entouré de toute sa famille, de l'autre le grand féticheur ayant derrière lui les habitants du village. On allait faire fétiche ou plutôt boire le poison d'épreuve.
Allou m'expliqua de son mieux la raison et le sujet de la cérémonie à laquelle j'assistai à l'écart derrière un palmier. «La mort ne pouvait être naturelle, me disait-il. Nécessairement, étaient accusées d'avoir tué le frère de Séka, les personnes y ayant intérêt, c'est-à-dire les membres de la famille du défunt qui pouvaient espérer devenir un jour roi de Mopé.»
Le grand féticheur s'avance au milieu du cercle formé par les assistants et fait apporter par un jeune garçon, complètement nu, les appareils de la cérémonie: un grand mortier avec son pilon en bois dans lequel on doit mélanger le «foutou» de bananes cuites avec la décoction de l'écorce à poison contenue dans une terrine en terre du pays.
À grands cris et avec force gestes, le féticheur explique qu'il existe un coupable et que le poison doit le faire connaître. Si la mort a été naturelle, le poison sera sans effet sur ceux qui en boiront, sinon le meurtrier sera dévoilé et puni. Séka répond que tout est convenu.
«Le foutou est préparé, reprend le féticheur, qui va le manger?»
Personne ne bouge, hormis le jeune aide du féticheur qui, revenant avec une noix de coco en guise de coupe, se met en devoir de verser le poison dans le mortier et de le mélanger aux bananes.
De nouveau, le féticheur répéta son invitation: «Qui va le manger?»
Un silence terrible s'étend sur toute l'assistance, et j'entends à peine le pauvre Allou, tremblant lui aussi, me souffler: «Si quelqu'un mange, il est mort.» C'est en effet l'écorce rouge du tali qui a servi à la préparation, et tous savent que ce poison ne pardonne pas.
En tournant en cercle devant les assistants terrifiés, le féticheur pousse des cris, de véritables rugissements pour solliciter un aveu des assistants. Au milieu de ses hurlements de plus en plus violents, on peut reconnaître les noms de différentes personnes présentes, mais nul n'y répond.
Tout à coup il s'arrête, et de la main indique, auprès du chef, un noir de forte taille. Celui-ci ne peut se (p. 078) dérober. Il se lève, et le frisson qui parcourt toute l'assemblée me fait également trembler malgré moi: je vais donc assister au poison d'épreuve.
Le condamné s'approche de Séka, lui parle à l'oreille, et tous deux, suivis de leur famille, se retirent derrière les palmiers voisins, pendant que le féticheur fait entendre des imprécations de plus en plus terribles.
«Écoutez, cria Séka, qui revient accompagné de sa famille, au milieu de l'assistance, après une absence de plus d'un quart d'heure, écoutez! le fétiche n'a pas menti. Le coupable désigné avoue avoir tué mon frère, et je le condamne à offrir un bœuf et dix bouteilles de gin à la mémoire du défunt!»
C'était très simple: la crainte de la mort venait de se faire reconnaître coupable d'un crime imaginaire le premier indigène désigné par le féticheur.
Déjà le bœuf immédiatement amené est dépouillé, dépecé. C'est la curée! Chacun en veut une part et la vue du sang excite les désirs et augmente la clameur. Les fusils partent d'eux-mêmes, les tam-tam recommencent et nous devons, cette nuit encore, ne jouir que d'un repos relatif.
Le lendemain, le vacarme est toujours le même. Vers midi, les féticheuses se couvrent de fibres d'écorce, de peinture blanche et se ceignent la tête de branches; elles se réunissent aux femmes du pays et aux parentes du défunt, qui, également peintes en blanc, transportent le mort auprès d'un ruisseau pour procéder à la toilette mortuaire en lui faisant des ablutions. Cette cérémonie dure environ trois heures. Puis le défunt est ramené chez lui où il est embaumé. Les parfums en usage sont mélangés à différentes couleurs avec lesquelles chaque femme agrémente, suivant son caprice, les diverses parties du corps de l'époux.
Les funérailles ne prennent fin que cinq jours plus tard, paraît-il. Les autres cérémonies nous ont été complètement cachées. Pourquoi?
Au dire de mon boy Allou, un chef de cette importance ne peut s'en aller seul en terre. Il faut lui donner des compagnes et pour cela, dans la tombe, on précipite, décapitées, quelques épouses par trop fidèles. Sur ce sujet il m'a, d'ailleurs, été impossible de me renseigner, car le 3 mars, je reçus l'ordre de partir pour Bettié où notre convoi de vivres était toujours en détresse.
TOILETTE ET EMBAUMEMENT DU DÉFUNT.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
De Mopé à Bettié, il y a trois jours de marche. Afin de gagner du temps, je doublais les étapes, espérant faire la route en deux jours, si possible. Le lendemain au soir, le lieutenant Macaire et moi nous étions les hôtes de Bénié Coamé, roi de Bettié et autres lieux. Le palais où nous sommes reçus n'est pas royal; construit en planches, il possède une toiture en tôle aux ouvertures innombrables.
Politique et commerçant, Bénié a su profiter de ses relations avec les premiers explorateurs qui ont été ses hôtes. Puissant par lui-même et devenu l'ami de la France, il a su, par son commerce, accroître encore son influence. Bettié, sa capitale, était d'ailleurs très bien placée, tous les produits du Nord passant par ce point pour descendre par le Comoé. À chaque colis, une légère redevance est perçue par Sa Majesté qui, de cette façon, s'enrichit chaque jour.
Bénié fait venir de France ce qu'il voit, tout ce qui lui plaît. Sa maison n'est qu'un grand bazar: boîtes à musique, fusils, etc. Il a beaucoup de femmes, plus d'enfants encore. C'est un grand roi.
Chaque jour il fait palabre et son plus grand plaisir est, en compagnie du chef de poste, représentant du Gouvernement français, de présider une fête en costume de riche musulman ou de colonel d'artillerie.
JEUNE FEMME ET JEUNE FILLE DE MOPÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
(p. 080) De nombreuses caisses de vivres pour la Mission se trouvaient déjà réunies au poste de Bettié; mais il y en avait encore beaucoup à Malamalasso. Le roi Bénié, qui était chargé de les faire transporter par ses sujets, me répondit qu'il faisait son possible, mais qu'en ce moment les Français devenaient bien exigeants. Ses voisins, les chefs attiés, habitant le long du Comoé n'avaient jamais voulu nous obéir et nous ne leur imposions pas de corvées: ils vivaient en paix. Lui avait fait un traité avec nous, lors du passage de son ami Binger, et depuis lors, c'étaient tous les jours des corvées, des plaintes, des amendes....
Il avait peut-être raison. Je ne le lui dis pas, et l'appelant grand roi, lui fis comprendre que les honneurs devaient quelquefois se payer, et qu'en tout cas, je comptais sur lui pour me fournir les trois cents porteurs dont j'avais besoin.—Impossible. Il devait monter les vivres pour les troupes de l'Undénié, fournir des travailleurs pour la construction du télégraphe, etc....
Je décidai donc d'aller moi-même m'occuper du transport des dernières charges délaissées.
Malamalasso est le point extrême de la navigation du Comoé pour les pirogues qui y déchargent leur contenu. Les charges sont transportées par terre de Malamalasso à Daboissué, et de là, elles reprennent la voie fluviale jusqu'à Bettié. Accompagné du fidèle Allou, je quittai Bettié un beau matin, et descendis le fleuve jusqu'à Daboissué. De là, une route magnifique devait nous conduire, le soir, à Aponokrou, et le lendemain à midi, à Malamalasso.
Après un déjeuner sommaire à Daboissué, nous nous mîmes en route sous un soleil de feu. Un orage était imminent et rendait la marche fatigante.
Le chemin avait dû être excellent autrefois et ombragé, si j'en jugeais par les arbres nombreux et touffus qui encombraient le sentier. On installait le fil télégraphique qui doit relier les postes du nord de la Côte d'Ivoire à Grand-Bassam et pour cela, il fallait abattre, sur une largeur de 20 à 30 mètres, tous les arbres que l'on ne conservait pas pour supporter le fil. J'arrivais un peu trop tard.
De midi à huit heures du soir, heure à laquelle je parviens exténué à Aponokrou, il nous faut escalader des branches, ramper sous des troncs, passer en pleine brousse; à chaque pas, il y a un obstacle à franchir. On s'énerve, on s'impatiente, mais inutilement. Une pluie silencieuse nous surprend au milieu de cette étape fatigante, et c'est pour nous un soulagement de recevoir cette douche bienfaisante.
ROUTE, DANS LA FORÊT TROPICALE, DE MALAMALASSO À DABOISSUÉ. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Dans la case sous laquelle je m'abrite, je puis espérer prendre un repos bien mérité, mais je suis à peine au lit que les rats se lèvent et courent de tous côtés, les moustiques volent et piquent, pendant qu'au dehors des crapauds, à la voix puissante, font un charivari énorme, alternant avec les porteurs qui se battent, racontent des histoires interminables jusqu'au matin, ou jouent, sur une flûte à deux trous, le même air pendant toute la nuit.
Au matin je me lève et reprends la marche pour arriver à Malamalasso avant déjeuner. Ce n'est pas un village: un simple point de débarquement et de transit. Quelques cases y servent d'abris pour les porteurs qui n'y font que passer, prennent leur charge et s'en vont. Mais que la nature y est jolie et que l'on est récompensé des fatigues du voyage, quand, du haut des roches de Malamalasso, on peut admirer le Comoé coulant au milieu d'une forêt splendide, au sortir des défilés énormes où les chutes succèdent aux rapides infranchissables, empêchant toute navigation!
Le Mala-Mala, un ruisseau qui se jette dans le Comoé, vient ajouter le bruit sonore de sa cascade aux sourds roulements du fleuve.
Le paysage est enchanteur et repose le voyageur qui, depuis plusieurs mois, ne connaît que les sentiers de rocailles et d'humus, sous une voûte qu'aucun rayon de soleil ne vient égayer. Mais il faut partir, et le retour à Bettié n'est que le signal de mon prochain départ pour rejoindre la Mission.
La disette n'a fait que s'accentuer à Mopé; aussi, dès que les études et levers seront terminés, le commandant donnera l'ordre de redescendre vers Grand-Bassam. Je dois quitter Bettié le plus tôt possible avec le convoi de vivres et rejoindre la Mission à Adokoï. Pendant mon absence de Mopé, le capitaine Crosson-Duplessis (p. 081) a parcouru le Morénou, et le capitaine Thomasset vient de pousser une pointe vers le Baoulé et doit aller, si possible, jusqu'au N'zi.
BÉNIÉ COAMÉ, ROI DE BETTIÉ ET AUTRES LIEUX, ENTOURÉ DE SES FEMMES ET DE SES HAUTS DIGNITAIRES.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Tels sont les renseignements que me donne une lettre parvenue à Bettié. J'explique au roi la situation et lui demande, pour le lendemain, trois cents porteurs. L'annonce d'un cadeau digne d'un roi de son importance décide Sa Majesté qui, le lendemain, à l'heure convenue, tient à assister au départ du convoi.
Les indigènes de Bettié, de race agni, sont les ennemis des Attiés; ils devaient donc me porter les charges jusqu'au premier village attié, et de là, revenir chez eux. Ce même soir nous y couchions; mon boy Allou et moi, nous étions les seuls gardes de tout le convoi.
Le lendemain, dès quatre heures du matin, sur la grande place du village de Kong, je faisais palabre avec le chef, espérant pouvoir partir vers six heures, et, à marche forcée, me rendre à Adokoï, lieu de rendez-vous avec le reste de la Mission.
«Il faut trois jours pour aller à Adokoï», me traduisait Allou; le chef fournira les porteurs pour trois pièces blanches (3 francs) par jour.»
Nous discutons longuement: le prix fait est de deux pièces. Je me hâte, et aux yeux des habitants, puise dans la caisse à argent le nécessaire pour placer sur chaque charge les 2 francs promis. Quand tout est terminé, je donne le signal du départ. Personne ne bouge. «Ils ne veulent pas», me dit Allou. Je ne le voyais que trop.
Le soleil était déjà haut dans le ciel. Exaspéré de ce refus et de ce nouveau retard, je bouscule le chef. À l'instant, la place est déserte, les femmes rentrent chez elles et quelques guerriers ont déjà le fusil à la main. Allou tourne vers moi des yeux résignés, il se croit à son dernier jour.
Je ne pouvais penser à imposer ma volonté. Allou fut dépêché de nouveau au chef, lui apportant un cadeau.
Il était onze heures, l'heure du déjeuner. L'appétit avait disparu, et courant à la suite de nos trois cents porteurs, Allou et moi, nous disions que le dîner du soir serait bien accueilli.
Le soir à huit heures, nous arrivons sur les bords de la rivière Mé. Le campement fut établi dans une île de sable, au milieu du lit presque à sec de la rivière, et un lourd sommeil réparateur nous faisait oublier (p. 082) les fatigues et les émotions de la journée. La nuit était calme et douce, rien ne vint troubler notre repos.
Sans attendre le lever du soleil, nous reprenons notre marche précipitée que venaient retarder des obstacles de tout genre. Sur la rive droite de la rivière Mé, le sentier n'existait plus: de tous côtés, sur plus d'un kilomètre, le sol avait été défoncé pour la recherche de l'or, et quelques puits, d'une profondeur de 4 à 5 mètres, témoignaient d'un travail récent au milieu des nombreuses fosses creusées par les générations précédentes.
Demander à mes porteurs des renseignements sur la richesse en or de ce terrain était inutile. Je n'en aurais obtenu aucune réponse: la recherche de l'or est fétiche. On ne peut y travailler à sa volonté, ni même en parler librement.
D'ailleurs, le temps n'était pas aux palabres, et il nous fallait continuer notre marche ou plutôt notre course jusqu'à Adokoï. Nous y arrivons, le soir, à la nuit tombante.
Au campement, j'apprenais le départ de Mopé, départ pris par les indigènes pour une fuite déguisée, et la perte de plusieurs de nos cantines de voyage. Dans ce cas, perte pourrait signifier vol. Ces cantines en métal avaient excité les désirs du chef Séka qui, à différentes reprises, n'avait pu cacher son admiration pour notre mobilier peu luxueux cependant. Séka fournit les porteurs nécessaires, mais à l'arrivée à Adokoï, le commandant constatait la disparition du convoi des cantines si enviées.
Immédiatement, pendant la nuit, des tirailleurs repartaient pour Mopé, entraient dans le domicile privé de Séka qui, fort surpris de l'arrivée inopinée de notre force armée (il nous croyait en fuite), s'excusa humblement de ce retard, bien involontaire, dans le transport des bagages.
Dans la matinée, cantines et tirailleurs étaient de retour à Adokoï.
D'autre part, je constatais un vol assez important d'argent commis pendant le transport de mes charges de Kong à Adokoï. Nous ne pouvions songer à punir les voleurs déjà rentrés dans leurs villages. De plus, le vieux chef Leliépi, toujours dévoué, nous apprenait que les tam-tam de guerre résonnaient dans tout l'Attié contre nous. «Nous revenions sur nos pas, disait-on, nous avions donc peur d'avancer», et tous se préparaient à nous attaquer.
CHUTE DU MALA-MALA, AFFLUENT DU COMOÉ, À MALAMALASSO. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
La Mission pouvait, d'un jour à l'autre, se terminer à coups de fusil. Le plus sage était de redescendre au plus vite à Grand-Bassam, puisque rien ne nous retenait plus dans l'Attié.
Rapidement, et sans arrêt, nous repassions par les mêmes villages, les mêmes sentiers qu'à l'aller, ayant cependant, quelquefois, une certaine difficulté à reconnaître la route déjà suivie. Les pluies quotidiennes avaient fait, du pays, un vaste marécage, et les ruisseaux, desséchés, s'étaient transformés en rivières, qu'il fallait traverser, ayant souvent de l'eau par-dessus les épaules.
Chaque jour, en pleine marche, c'est une nouvelle tornade. Brusquement, il fait noir à n'y plus voir à deux pas, et le vent se lève pour devenir d'une violence inouïe, jusqu'au moment où la pluie commence. Autour de nous tombent, de tous côtés, des branches pourries, des débris de lianes; on peut se faire écraser à tout instant. Aussi, les promenades de ce genre ne sont pas du goût de nos porteurs.
La pluie fait rage; les ruisseaux deviennent des fleuves. On en a jusqu'au ventre, plus loin jusqu'aux aisselles; au dernier, il faut nager.
On en rit de bon cœur. D'ailleurs, rien à y faire; nous devons arriver au campement pour déjeuner, et, par conséquent, faire bonne figure. Et puis, comment ne pas rire en voyant les culbutes des amis? Sur la tête, afin de ne pas trop les salir dans l'eau boueuse, on porte avec précaution ses habits: veston, chemise. Les chaussettes et souliers sont conservés (p. 083) pour ne pas se blesser dans l'eau, et le chapeau, pour éviter les coups de soleil. Brusquement, le pied glisse, et tout va à la rivière.
LA VALLÉE DU COMOÉ À MALAMALASSO.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
C'est ce qui est arrivé à ma cantine, aux environs de Denguéra. Le porteur s'est dérobé, et la malle a pris un bain d'un quart d'heure. Quand je l'ai ouverte, tout baignait encore dans l'eau.
Oh! si l'on pouvait imiter les noirs! Bien plus pratiques que nous, ils serrent précieusement les trois fils qui leur servent d'habits, pour s'en revêtir dès que l'orage a pris fin. Nous, trempés, grelottants, nous attendons l'arrivée de nos cantines pour nous changer. Et, si l'on campe dans un village, impossible de se soustraire, pendant la toilette et le changement d'habits, aux regards curieux et étonnés de la population tout entière.
En pleine forêt, sur l'emplacement d'argile humide de notre ancien campement, entre Denguéra et Memni, nous venions d'élever nos tentes, quand, à la tombée de la nuit, de grands cris s'élèvent sur le chemin.
Tout le camp est en éveil. À l'entrée du sentier, débouchent tout à coup des tirailleurs, le fusil sur l'épaule. En un instant, ils sont entourés, acclamés; on leur fait une réception enthousiaste: porteurs et tirailleurs se précipitent vers les nouveaux arrivants qu'ils aident à se décharger, leur enlevant leurs armes, leurs charges,... puis ce ne sont que poignées de main, longues et vigoureuses, qu'étreintes bruyantes. «Le capitaine, le capitaine!» crie-t-on de tous côtés.
Cet heureux retour du capitaine Thomasset et de son escorte nous met en joie, en nous faisant oublier l'inquiétude qui, chaque jour, grandissait parmi nous, motivée par l'esprit belliqueux et surexcité des populations que nous venions de quitter.
À marches forcées, suivant le même chemin que nous, et sans avoir subi la moindre attaque, le capitaine Thomasset avait traversé le pays attié par Mopé, Adokoï, Kodioso, surprenant les indigènes par la rapidité de sa course. Cette excursion jusqu'au N'zi avait pleinement réussi. En effet, malgré l'hostilité des habitants, le capitaine était parvenu au but qu'on lui avait assigné: se diriger vers le nord-ouest et reconnaître cette rivière, affluent du Boudama. Il est vrai que ce succès ne fut obtenu que par le courage et le sang-froid du chef de l'expédition.
Le passage lui fut refusé par le chef du dernier village qu'il fallait traverser pour toucher à la rive du N'zi. Informé de cette décision, le capitaine fait dire par son interprète que ses intentions sont pacifiques, (p. 084) mais qu'il tient à continuer son chemin, et saura faire usage de ses armes, si cette liberté ne lui est pas accordée. Pour toute réponse, le chef garde prisonnier l'interprète. Le capitaine proteste de nouveau et annonce que si à l'instant même son interprète ne lui est pas rendu, il va donner l'assaut au village, qui sera détruit et brûlé.
Intimidés, les indigènes expliquent qu'il y a malentendu, et que le passage ne peut-être refusé à un blanc qui sait aussi bien commander.
Le jour même, le N'zi était reconnu, et le retour s'effectuait immédiatement dans la direction de Mopé, que le commandant Houdaille, accompagné du reste de la Mission, venait de quitter, quelques jours auparavant, pour redescendre vers Petit-Alépé. Ce retour du capitaine Thomasset permettait d'augmenter le nombre des travailleurs et de mener encore plus rapidement les travaux à effectuer en cours de route. Certains points ont dû être étudiés à nouveau, et tout le long de la tranchée principale faite à l'aller, de nombreuses percées transversales avaient été exécutées et levées, donnant ainsi une connaissance exacte du terrain avoisinant.
Ce travail complémentaire, venant s'ajouter aux fatigues de la marche quotidienne, ne laissait aucun loisir aux membres de la Mission, tant Européens que tirailleurs et porteurs. Et quand, après une journée de labeur incessant, nous attendions avec impatience le moment de nous reposer sous la tente, dans ce même pays où, à l'aller, nous avions peine à nous approvisionner, il nous était impossible, au retour, de trouver un emplacement sec pour y installer notre campement.
Par ces bains continuels, nos habits, complètement mouillés, tombaient en lambeaux, et le soir, en pleine humidité, dans un campement où nous ne pouvions nous réchauffer, nous sentions, aux fatigues de la journée, s'ajouter des accès de fièvre paludéenne, contre laquelle la volonté demeure impuissante. Chaque jour, nouvelles fatigues, nouvelles privations, et toujours la fièvre revenait plus tenace. Heureusement, la Mission touchait à sa fin.
Encore deux jours.... Memni..., et le lendemain, après un voyage effectué aussi rapidement que possible, nous arrivions enfin, le 4 avril, à Petit-Alépé, heureux de saluer, en ce point, notre retour aux pays civilisés, et pouvant, par ses ressources et ses communications avec Grand-Bassam, nous faire oublier nos privations de la brousse.
Oh! ces beaux jours passés à Petit-Alépé, pendant lesquels, oublieux des fatigues supportées et déjà loin de nous, nous vivions des souvenirs de la brousse, des bons et surtout des mauvais jours, entrevoyant déjà notre retour à Bassam, et de là, en France!
(À suivre.) Dr Lamy.
TAM-TAM DE GUERRE À MOPÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Droits de traduction et de reproduction réservés.
(p. 085) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—8e LIV. No 8.—25 Février 1905.
PIROGUIERS DE LA CÔTE D'IVOIRE PAGAYANT.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
III. — Rapports et résultats de la Mission. — Valeur économique de la Côte d'Ivoire. — Richesse de la flore. — Supériorité de la faune.
ALLOU, LE BOY DU DOCTEUR LAMY. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Encore quelques jours de travail, et les plans et levés étaient terminés; les rapports, dans lesquels se condensaient les travaux et les résultats de la Mission, pouvaient être considérés comme achevés; les résultats étaient des plus satisfaisants.
Grâce à la prodigieuse activité du chef de Mission, qui sut distribuer à chacun sa besogne selon ses aptitudes et tirer de tous le maximum d'efforts, sans jamais dépasser les bornes de la résistance humaine, plus de 700 kilomètres avaient été levés et venaient compléter la carte de la Côte d'Ivoire, dont tout le pays attié était jusque-là tout à fait inconnu. De ces 700 kilomètres, une grande partie en avait été chaînée et étudiée de façon à établir un avant-projet de chemin de fer. Quant à l'itinéraire Petit-Alépé-Mopé (106 kilomètres), il avait été complètement levé à la planchette et piqueté. Entre ces deux points, une tranchée continue, de 3 mètres de largeur, avait été faite en pleine forêt à la hache et au coupe-coupe, et des reconnaissances transversales, exécutées tout le long de cette tranchée, avaient permis de connaître suffisamment le terrain pour que l'établissement immédiat de la voie ferrée fût possible.
Le terrain de la Côte d'Ivoire présente une telle uniformité de constitution et d'ondulation que, des études précises faites sur l'itinéraire Alépé-Mopé, il était facile de tirer des conclusions identiques pour les tracés du capitaine Thomasset vers le N'zi, et du capitaine Crosson-Duplessis, dans le Morénou.
Ce dernier, pendant le séjour de la Mission à Mopé, avait complètement exploré le Morénou, établi (p. 086) d'excellentes relations avec les chefs du pays, et, sans être inquiété, reconnu certains points du cours supérieur du Comoé.
De ces différents rapports résultait la possibilité de l'établissement de la voie ferrée à des prix peu élevés, tout d'abord jusqu'à Mopé, puis avec prolongement vers le Baoulé jusqu'au N'zi et embranchement dans le Morénou avec prolongement éventuel sur Kouq.
Une autre solution par Grand-Alépé et Abidjean permettait l'accès du chemin de fer jusqu'à la lagune, ou plutôt au port de Petit-Bassam. Le capitaine Crosson-Duplessis avait, en effet, su étudier la possibilité de la création d'un port dans la baie d'Abidjean et obtenu des résultats précis et satisfaisants. Le trou sans fond, qui est connu depuis longtemps pour exister devant le rivage de Petit-Bassam, où la barre ne se produit pas, semble avoir une prolongation dans la lagune, derrière l'île Boulay. Grâce aux fonds reconnus de 10 à 16 mètres, le port naturel, existant déjà sur 800 mètres de largeur et 4 kilomètres de longueur, serait rendu accessible aux navires venant du large, après le percement de la langue de sable de 800 mètres qui sépare la mer de la lagune et sur laquelle est bâti Petit-Bassam. Après l'établissement des quais nécessaires, la ville pourrait être construite sur les hauteurs de 30 à 40 mètres, qui entourent et dominent le fond de la baie d'Abidjean.
À ces diverses études, faisaient suite les rapports du capitaine Crosson-Duplessis sur l'ethnographie des pays parcourus, du capitaine Thomasset sur la géologie, et du lieutenant Macaire sur la création d'une usine électrique de 700 à 2 000 chevaux à Malamalasso, en se servant des chutes du Mala-Mala d'abord, puis même du Comoé.
LA FORÊT TROPICALE À LA CÔTE D'IVOIRE.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Le lieutenant Macaire avait également étudié la richesse forestière du pays attié, au point de vue de la valeur des bois pour le commerce et l'industrie; il en rapportait divers échantillons pour les faire essayer en France.
Quant à moi, j'avais joint à mon rapport médical, sur l'état sanitaire du détachement, quelques notes sur la climatologie, la flore et la faune du pays[3].
Au point de vue médical, mon service avait été peu chargé pendant la Mission; je n'avais eu à m'occuper que de quelques cas légers de fièvre paludéenne, de dysenterie. Ma principale occupation journalière consistait dans les pansements de nombreuses plaies ulcérées de nos porteurs et de nos tirailleurs.
Dans mes loisirs, j'avais pu faire quelques observations météorologiques en mettant en usage, quand cela m'était possible, les appareils enregistreurs que nous possédions. C'est ainsi que j'avais constaté dans la température de la forêt un abaissement de trois à quatre degrés sur les températures observées près de la côte et des lieux découverts; les maxima ayant toujours varié entre 28 et 31 et les minima entre 20 et 22 degrés.
Par contre, l'humidité déjà très grande à la Côte d'Ivoire (il y tombe une hauteur d'eau de 2m70 par an) se trouve dans la forêt encore considérablement augmentée. Nous avons passé tout notre séjour dans la brousse, au milieu, d'une atmosphère saturée (p. 087) d'humidité, si bien qu'il nous a été impossible de reconnaître les saisons sèches et pluvieuses observées à la Côte. Sous la forêt, il pleut toute l'année; la quantité seule diffère, mais on peut dire que d'avril à juillet les pluies sont continuelles. Les tornades journalières, pendant ces mois, sont généralement amenées par le vent du nord. Celles qui succèdent au vent du sud-ouest, qui est le vent régnant généralement sur la forêt, sont moins fréquentes, et surtout moins violentes; pendant toute la durée de la pluie, il se produit une baisse de 5 ou 6 degrés dans la température.
LE DÉBITAGE DES ARBRES.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Aux environs de Denguéra, j'avais constaté, du 11 au 25 janvier, un abaissement anormal de la température, surtout au matin. Il faisait froid, et le thermomètre marquait 15 degrés. L'hermâttan, vent froid et sec, venant du nord-est du Sahara, se faisait sentir à ce moment dans la forêt avant d'arriver à la Côte, où il souffle régulièrement tous les ans à la même époque.
Cette humidité, chaude et constante à la Côte d'Ivoire, donne à la végétation une activité sans égale. Aussi les indigènes ne s'adonnent-ils que fort peu à la culture, la nature leur fournissant, avec prodigalité, les aliments nécessaires.
Dans leurs champs, situés généralement à 2 ou 3 kilomètres de leurs villages, ils cultivent surtout des bananiers aux fruits gros et peu sucrés, qu'ils cuisent et écrasent pour préparer le «foutou»: c'est la base de leur nourriture. Les ignames et le manioc ne sont conservés que comme réserves pour les temps de disette et de guerre ou pour les jours de marche.
Dans leurs plantations poussent encore quelques papayers, des ricins, des piments, des tomates sauvages. Autour des villages, il n'est pas rare de rencontrer des citronniers, des manguiers sauvages. Des arbres à noix de kola blanche ou rouge existent souvent au centre des habitations ou auprès de l'arbre à palabres du village; ils sont considérés comme fétiches. Beaucoup de villages sont entourés d'une ceinture de cocotiers plantés entre les cases et la brousse. Les clôtures des maisons, les portes fétiches, sont souvent formées par des ricins, des pourghères, dont les graines purgatives sont connues des indigènes.
Sur les bords des lagunes et des fleuves surtout, et quelquefois tout autour des villages, des plantations, la forêt fait place à une autre forêt de palmiers d'espèces variées, parmi lesquelles domine le palmier à huile. C'est une des richesses du pays, et les produits, amandes et huile, qu'en retirent les indigènes, sont l'objet d'un commerce très important. D'autres palmiers servent à préparer le vin de palme, boisson fermentée qui est absorbée à l'occasion des fêtes et réjouissances: c'est le «n'zan» des Agnis, le «n'raufi» des Attiés.
(p. 088) Les Attiés savent filer, tisser le coton, qu'ils recueillent sur les cotonniers de petite taille cultivés près de leurs villages ou dans leurs plantations. Ils en obtiennent des pièces d'étoffe, larges de 30 centimètres environ, auxquelles ils donnent une teinte bleue, en se servant d'une décoction de plants d'indigo qui existent, mais en petite quantité, dans certains villages. Ce sont ces étoffes dont ils font leurs ceintures.
Dans la forêt, les arbres sont d'essences nombreuses et variées; on y trouve l'acajou et beaucoup d'autres arbres à bois dur; les baobabs y sont fréquents. Les lianes à caoutchouc (landolphia) s'y rencontrent en assez grand nombre, mais elles ne sont pas exploitées par les indigènes. Le caoutchouc, qui, en petite quantité, provient de l'Attié, serait retiré des nombreuses espèces de ficus qui se trouvent dans le pays; il est de bonne qualité et ne contient que peu d'impuretés. À la Côte, il se présente sous l'aspect de boules, facilement différenciées des pains énormes qui descendent de l'Undénié et des galettes produites sur les bords des lagunes. Les fromayers et les caïlcédra, nombreux dans la forêt, surtout sur les bords des fleuves et des lagunes, sont d'une grande utilité aux indigènes; c'est, en effet, dans les troncs de ces arbres qu'ils creusent leurs pirogues.
Comme on le voit, le pays attié est d'une richesse surprenante en variétés d'arbres et de plantes et en valeur d'essences ou de produits commerciaux. Par contre, on est étonné d'y rencontrer aussi peu d'animaux.
Dans les villages, ce sont des bœufs rares et de petite taille, des chèvres, des poulets, etc. Dans la forêt, de nombreux papillons, aux couleurs éclatantes, et des reptiles, des insectes encore plus nombreux.
On croirait la brousse inhabitée si quelques oiseaux ne venaient, par leurs cris, annoncer leur présence au sommet des arbres les plus élevés, surtout le long des fleuves; des aigles pêcheurs, au blanc plumage, des toucans au long bec, des vautours, des martins-pêcheurs, etc. Près des plantations, ce sont des pigeons, des tourterelles, des perroquets verts et gris, etc.
Et cependant les panthères, léopards, chats-tigres, belettes, civettes, existent dans la forêt; les indigènes les connaissent, portent les dents de ces carnassiers en colliers autour du cou et m'en ont montré des traces. Il en est de même pour l'éléphant: une seule fois, j'ai suivi le passage d'une troupe de ces animaux qui ne doivent pas être nombreux, je crois, dans l'Attié. Les défenses que possèdent les indigènes sont rares et petites. Il est vrai que cette rareté de l'ivoire dans le pays pourrait tout aussi bien provenir du petit nombre d'éléphants que du danger de cette chasse pour des noirs mal armés, et craignant d'affronter des animaux aussi redoutables. D'après les indigènes, l'hippopotame existerait en certains points inaccessibles du Comoé et du N'zi; nous n'en avons jamais vu.
LES LIANES SUR LA RIVE DU COMOÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Il est digne de remarque que, pendant notre séjour en pleine forêt, nous n'ayons rencontré aucun de ces animaux, ni sanglier, ni biche, ni antilope dont j'ai cependant relevé plusieurs fois les traces.
Si les oiseaux paraissent rares et se perchent, hors du regard, sur la cime des arbres, des singes d'espèces nombreuses et variées emplissent la forêt de leurs ébats. J'ai pu reconnaître sept espèces différentes déjà signalées par Binger sous les noms agnis: kouamé (le cynocéphale), tié, adéré, foé, assibé, koumo, fah lié. Les Attiés, qui les prennent au piège, en font leur nourriture sans se soucier de la valeur de certaines de leurs fourrures, qui seraient estimées pour les foé, tié, pah-lié. Aussi nombreux que les singes, courent, de tous côtés, le long des lianes et des broussailles, des rats palmistes, des écureuils, etc. Un bruissement continuel semble animer ces immenses solitudes....
Car la forêt paraît être surtout le domaine des reptiles et des insectes; ils y pullulent: lézards, iguanes, caméléons et serpents. Les caïmans, très peu nombreux, de petite taille, sont fétiches dans tout l'Attié, et il est défendu de les tuer. Il est à craindre que, de cette façon, leur nombre n'augmente rapidement.
(p. 089)LES OCCUPATIONS LES PLUS FRÉQUENTES AU VILLAGE: DISCUSSIONS ET FARNIENTE ATTIÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Pour une autre raison, la crainte, les serpents venimeux, eux aussi, ne sont pas détruits. Les Attiés ont la terreur de ces reptiles poussée au plus haut degré; la vue d'un serpent, même mort, les met en fuite.
La vipère cornue, de la famille des Cérastes, très commune, est d'autant plus dangereuse que sa couleur grise lui permet de passer plus facilement inaperçue. Sa longueur est de 2 mètres. Elle est surtout reconnaissable à sa tête triangulaire, présentant, au centre, une tache noirâtre de même forme, et six petites cornes placées sur deux rangées, en avant des yeux. Les crochets venimeux sont au nombre de deux, mobiles, et généralement très allongés.
Une seule fois, j'ai observé un autre serpent venimeux, un crotale, de couleur verte, au corps plus fin que le précédent, mais de même taille. Les crochets étaient fixés à la mâchoire supérieure.
Plus grand, plus robuste, mais beaucoup moins dangereux, était l'énorme boa qu'à notre retour à Memni nous présentèrent les indigènes. Il avait 8 mètres de longueur et il fallait deux hommes pour le porter. On peut juger du nombre de «foutous» et de sauces diverses qu'il servit à préparer.
Les insectes que j'ai observés sont des sauterelles, criquets, grillons, cigales, des termites relativement rares et construisant des termitières de petit volume. Dans la brousse se rencontrent des taons, des guêpes, dont le voisinage est toujours désagréable. Une petite espèce d'abeilles produit du miel que les noirs recueillent et paraissent estimer.
Les moustiques, très rares au centre de la forêt, pullulent sur les bords du fleuve et des lagunes. N'ayant pu, faute de loisirs, en étudier les diverses variétés, il m'est impossible de préciser la relation qu'il y a eu entre leur présence, leur absence et les accès de fièvre paludéenne constatés. Cependant, en général, je puis dire que, dans la forêt, les accès de fièvre ont été moins fréquents que sur la côte et les bords des lagunes et des fleuves. À terre, sur l'humus, on ne voit que fourmis rouges, magnans, fourmis cadavres à l'odeur écœurante. Plus dangereux et presque aussi fréquents sont les gros scorpions noirs d'Afrique, les mygales, énormes araignées, dont les morsures sont venimeuses. Une chenille couverte de piquants occasionna chez un de nos sergents des accidents d'urticaire très douloureux.
Quant aux poux de bois, argas, vivant dans la forêt, ils sont aussi fréquents et malfaisants que les (p. 090) chiques répandues sur le sable du rivage et dans les cases de la côte: ces insectes, argas et chiques, se logent sous l'épiderme, provoquent des démangeaisons insupportables et occasionnent souvent des plaies s'ulcérant facilement.
IV. — La fièvre jaune à Grand-Bassam. — Deuils nombreux. — Retour en France.
Grâce aux nombreux bateaux à vapeur qui relient fréquemment la côte et Petit-Alépé, il nous était facile de descendre à Grand-Bassam et je m'y rendais environ une fois par semaine, afin d'acheter les vivres qui nous étaient nécessaires. Cordialement accueilli par mes deux confrères, les Drs Chaussade et Bailly, je passais la journée en leur compagnie et reprenais ensuite le bateau qui devait me reconduire à Petit-Alépé avant la nuit.
Un jour, le chef de service, le Dr Chaussade, me fit part de quelques cas curieux qui venaient de se produire dans le village indigène: des noirs en excellente santé avaient été pris de fièvre brusquement. Leurs ganglions avaient formé des bubons et, après quelques jours de maladie, la mort était survenue. L'attention du docteur avait été attirée, non par les indigènes eux-mêmes, qui, loin d'appeler le médecin, cachaient plutôt les malades, mais par l'augmentation des décès au commencement du mois d'avril.
À la curiosité fit place une certaine inquiétude, quand, vers le 16, j'appris, par hasard, que le nombre de morts allait en croissant considérablement: c'était une véritable épidémie qui se déclarait, d'autant plus grave que les indigènes n'avaient aucune hygiène et que les cas, isolés jusque-là dans un seul quartier, étaient, en ce moment, disséminés dans tout le village noir.
Le vapeur, qui me conduisait, le 21 avril, à Bassam, manqua de charbon en cours de route; il fallut chauffer au bois, et la nuit nous surprit alors que nous étions encore sur le fleuve. À notre arrivée, je ne pouvais me rendre chez mes confrères, l'heure étant trop avancée. J'appris, d'ailleurs, que l'un d'eux était souffrant et préférai me reposer au grand air, sur mon lit de camp, sous une vérandah.
UN INCENDIE À GRAND BASSAM.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Aussi, le lendemain, levé avec le jour, j'errais près du marché, quand un infirmier me vint dire qu'on m'appelait à l'hôpital. À pas lents, je parcourais le boulevard Treich-Laplène, aux cocotiers naissants, quand un Européen que je rencontrai me balbutia, l'émotion l'empêchant de parler: «Docteur, si vous voulez voir le Dr Bailly en vie, allez vite à l'hôpital!»
J'arrivai trop tard. Le lendemain, les Européens de Grand-Bassam, fonctionnaires et commerçants, accompagnaient à sa dernière demeure le corps de ce pauvre camarade, mourant loin de sa famille, frappé brusquement au troisième jour de sa maladie. Il n'était débarqué à Bassam que depuis vingt-neuf jours! C'était son début dans la carrière.
Deux jours plus tard, un télégramme du gouverneur de la colonie parvenait à Petit-Alépé, adressé au commandant: «Docteur Létinois, mort au champ d'honneur.»—Deux balles en pleine poitrine frappaient un autre camarade, non plus, cette fois, à Grand-Bassam, mais à Tabou, dans la région du Cavally où une colonne opérait contre les Tépos révoltés. Décidément, le ciel de la Côte d'Ivoire était funeste à mes camarades et il me tardait de quitter cette Afrique où, chaque jour, un nouveau deuil nous déchirait le cœur.
LA DANSE INDIGÈNE EST CARACTÉRISÉE PAR DES POSES ET DES GESTES QUI RAPPELLENT UNE PANTOMIME.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
(p. 092) Au milieu de ces jours de tristesse et de mort, nous arrivait une heureuse nouvelle: un de nos amis, un jeune commerçant, plein d'entrain et confiant dans l'avenir, descendait le Comoé, et sitôt son arrivée à Petit-Alépé, nous devions fêter son heureux retour.
Le 29 avril, il y avait réception à Alépé, c'est-à-dire un grand dîner où le nombre des plats rivalisait avec celui des vins. Le cuisinier noir faisait montre de ses talents culinaires; le maître de maison tenait à témoigner des richesses de sa cave. Il fallait, en effet, boire à la santé de l'heureux arrivant, à celle de la Mission brillamment terminée, aux absents (le commandant et le capitaine Crosson-Duplessis étaient à Petit-Bassam) et surtout au prochain retour en France. Encore quinze jours au plus!
Il est minuit, et l'on songe enfin à se séparer, quand un coup de sifflet retentit dans la nuit: c'est un bateau à vapeur. Immédiatement nous sommes à l'appontement. On vient apporter des ordres de commerce pour un de nos convives. Lentement, vers le village, nous remontons la berge du fleuve pour nous rendre au camp. Un nouveau coup de sifflet vient nous surprendre, nous voyons le reflet rouge des feux d'un vapeur qui accoste au débarcadère. Petit-Alépé gagnait donc d'importance pour voir ainsi, de nuit, aborder deux vapeurs. Quelle était la raison de cette seconde arrivée? Une lettre du gouverneur au Dr Lamy: le Dr Chaussade était gravement malade. Je devais me servir du même bateau, la Comète, pour redescendre immédiatement à Bassam, assurer le service. Mes cantines sont fermées et embarquées aussitôt. J'étais prêt à partir et, sans différer, faisais mes adieux à mes amis. Un peu tristes les adieux! Comme ceux que l'on fait quand on va vers l'inconnu et que cet inconnu est des plus sombres. «À bientôt! crie-t-on de la berge quand le bateau s'éloigne, bon voyage!»—Je réponds: «À bientôt!» tandis qu'au fond du cœur, je me dis: «Non, c'est plutôt un adieu.»
Cet inconnu, vers lequel je descends rapidement, poussé par le courant et à toute vapeur, cet inconnu m'effraie, je l'avoue humblement. Un de mes camarades est mort, il y a huit jours, l'autre est gravement malade. De plus, j'apprends à bord qu'un directeur d'une factorerie est décédé sur la plage au moment où il s'embarquait pour rentrer en France; de nombreux cadavres de rats, me dit-on, ont été trouvés dans les magasins de factoreries et dans les cases indigènes, etc.
À cinq heures du matin, j'étais auprès de mon chef, le Dr Chaussade, qui s'excusait de m'avoir fait déranger pour un simple accès de fièvre: il se trouvait très bien.
Vers huit heures, avant de quitter Grand-Bassam pour faire un voyage d'un jour sur la lagune, le gouverneur et le commandant Houdaille venaient prendre des nouvelles du malade. Il fut convenu que je resterais pour assurer le service à Bassam pendant quelques jours et que le Dr Chaussade irait en convalescence se remettre de ses fatigues, auprès de la Mission, à Petit-Alépé.
UNE INONDATION À GRAND-BASSAM.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Cette décision ne devait pas avoir de suites (et ce fut le salut des membres de la Mission) car, malheureusement, le mieux constaté dans l'état du malade fut de courte durée. Le Dr Chaussade s'alitait à trois heures du soir, très gravement atteint; la mort survenait au commencement de la nuit. Quelles longues et cruelles heures pour un médecin discutant sur son lit de mort, jusqu'au dernier soupir, la maladie qui l'emporte, quand, à ces angoisses, s'ajoute le sentiment de la responsabilité du devoir à accomplir! Ces situations terribles sont rares, même aux colonies, d'un médecin se sentant mortellement atteint d'un mal qu'il ignore, qu'il craint de nommer, car, il faut se hâter, si c'est une épidémie qui débute, de prendre les mesures nécessaires pour sauver ceux qui sont encore en vie.
Le Dr Chaussade entrevit cela et, mourant, il murmurait: «Donnez des ordres, je meurs de la peste!»
(p. 093)UN CAMPEMENT SANITAIRE À ABIDJEAN.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Avant midi, le lendemain, ce pauvre camarade reposait au cimetière, et quand, à la même heure, le gouverneur, de retour à Grand-Bassam, apprenait ce nouveau malheur, je me rendais, en toute hâte, auprès de lui. On se trouvait en face d'une épidémie grave. La peste? C'était probable chez les noirs, mais on ne pouvait l'affirmer pour les Européens décédés. En tout cas, il fallait prendre des mesures énergiques, communes à toute épidémie, et... attendre. L'attente ne fut pas longue. Le jour même, l'infirmier était atteint; le jour suivant, de nouveaux cas se déclaraient chez les Pères missionnaires, chez les personnes ayant approché le dernier malade. Puis quatre ou cinq décès successifs, pendant les premiers jours de mai, nous prouvaient que l'épidémie existait bien et augmentait de violence. Cette fois, c'était la fièvre jaune: les derniers cas ne permettaient plus aucun doute et venaient éclairer le diagnostic resté incertain pour les premiers malades.
Grand-Bassam comptait environ soixante Européens, parmi lesquels cinq ou six femmes, qu'il fallait éloigner rapidement du foyer de l'épidémie. Des ordres sont donnés en ce sens. Quelques personnes dociles et confiantes préfèrent s'exiler dans la brousse plutôt que de rester à la côte. La vie ne devait certes pas être facile et agréable sur les bords de la lagune, du Comoé; mais ne valait-il pas mieux, de cette façon, éviter le fléau? Malheureusement, tous ne furent pas de cet avis. Les vieux coloniaux, qui, depuis plusieurs années, fréquentaient les côtes du golfe de Guinée, affirmaient avoir vu, tous les ans, à cette époque, des cas de ce genre: «La fièvre bilieuse, bien connue et sans caractère épidémique, devenait plus fréquente, plus meurtrière, à ce moment de l'année, mais on ne pouvait l'appeler fièvre jaune», disaient ces habitués de Grand-Bassam, heureux et fiers de pouvoir retirer de leur ancienneté à la côte un peu de pratique et de connaissances médicales. Ils ne se doutaient pas du mauvais conseil qu'ils donnaient à ceux qui, trop nombreux, les écoutèrent. Il fallait partir, et très peu s'y décidèrent.
Pour beaucoup d'Européens, fonctionnaires ou commerçants, il était difficile, je le sais, d'abandonner leur poste, leur factorerie; et ne trouvaient-ils pas préférable de cacher l'existence de l'épidémie, dont la révélation, une fois faite, devait amener l'arrêt complet du commerce dans la colonie?
«D'ailleurs, l'épidémie est-elle bien reconnue, bien confirmée?» disaient-ils, et cette opinion prenait d'autant plus de force qu'elle rassurait tout le monde et montrait l'inutilité des mesures radicales qui allaient être prises. En effet, Grand-Bassam étant dépourvu d'étuve et d'autres moyens de désinfection, on ne pouvait avoir recours qu'à l'incendie pour arrêter, si possible, la contagion. Toute habitation d'Européen ou de noir, où un décès s'était produit, devait être immédiatement brûlée avec ce qu'elle contenait.
Cette dernière mesure de rigueur fut mise immédiatement à exécution, non sans provoquer de nombreuses difficultés, tant du côté des Européens que du côté des indigènes. Pouvait-on croire pourtant que ces ordres avaient été donnés sans réflexion? Oh! ces trop longues journées de Bassam et ces nuits d'insomnie, plus longues encore, pendant lesquelles, depuis la mort du Dr Chaussade, j'assumai les responsabilités d'un médecin-chef d'une colonie, et cela au début d'une épidémie, sans un confrère, un ami, (p. 094) auprès duquel j'aurais pu trouver un conseil, un appui[4]! Ces longues journées, ces longues nuits, pendant lesquelles, allant de malade en malade, je n'avais pas un moment de repos, ni pour le corps ni pour l'esprit, qu'elles m'ont paru terribles et combien mes plus mauvais jours, passés dans la brousse, me semblaient agréables auprès des premières journées de mai 1899!
J'étais seul, et ma croyance dans l'existence de la fièvre jaune n'était pas partagée. Mais, chaque jour, c'était un nouveau décès, et l'épidémie frappant par toute la ville, sans grâce ni merci, venait, hélas! me donner raison. En dix jours, plus de douze décès sur une population de quarante personnes. On se comptait! Il fallut bien croire à la fièvre jaune le jour où ses plus acharnés adversaires succombèrent sous ses coups.
Alors, ce fut de l'affolement. Le jour, on se fuyait ou presque: dans les rues, personne ne se promenait. La nuit, seul le bruit de la barre s'entendait sourd et régulier; les noirs en oubliaient de faire tam-tam. Je fus même menacé du fusil si je tentais d'approcher d'une maison: un malade me faisait demander, mais, devant cette menace, je me gardai bien d'avancer.
Un soir, je rentrais chez moi, quand en passant boulevard Treich-Laplène, j'entendis des chants joyeux au son d'un violon. Cette gaieté faisait mal au milieu de cette désolation. On chantait, on dansait pour s'étourdir. Cette nuit encore, le sommeil ne vint pas; mon émotion était trop grande au souvenir de cette folle gaieté voulue pour oublier les morts du matin, de la veille, ceux de demain.
Cette même nuit devait, d'ailleurs, être agitée. Vers deux heures du matin, un garde de police vint me prévenir que les indigènes étaient soupçonnés de cacher leurs malades et de transporter leurs morts pendant la nuit, de l'autre côté de la lagune. De cette façon, l'épidémie qui sévissait sur eux paraissait en décroissance et semblait même terminée: depuis quelques jours, il n'y avait eu aucune case d'incendiée. Le garde de police venait, en pleine nuit, d'arrêter un enterrement et me priait de constater l'état du cadavre. Immédiatement, je fais ouvrir le cercueil et reconnais sur le défunt les symptômes déjà signalés précédemment. L'épidémie faisait donc toujours des victimes chez les noirs!
Le jour même, cette constatation provoquait de nouveaux ordres de la part du gouverneur. Le lendemain, tous les indigènes de Grand-Bassam, drapeaux anglais et français en tête, conduits par des Apolloniens, se rendaient en masse à l'hôtel du Gouvernement et sommaient le gouverneur de revenir sur sa décision. On ne pouvait que s'incliner devant la volonté du peuple aussi violemment manifestée; les tirailleurs étaient absents de Grand-Bassam, et la police se trouvait insuffisante. Les cases indigènes ne furent plus incendiées et, comme autrefois, les noirs continuèrent d'inhumer les corps dans la maison même, habitée par le défunt.
UNE RUE DE JACKVILLE, SUR LE GOLFE DE GUINÉE.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Les inhumations des Européens se faisaient dans le cimetière, sur la grève, au bord de la mer, et le corps était placé entre deux lits de chaux. Bientôt la chaux elle-même fit défaut. Quant aux enterrements, ils n'existaient plus en tant que cérémonie. Personne n'accompagnait à sa dernière demeure le corps d'un voisin, d'un ami, et le triste cortège ne se composait que de quatre porteurs noirs.
Le 13 mai au matin, il me fut impossible de me lever. J'avais des courbatures dans tous les membres et un fort mal de tête. C'était un violent accès de fièvre qui débutait ou plutôt la première atteinte de ce mal qui n'avait pas encore pardonné. Sur quinze personnes frappées avant moi, il y avait eu exactement quinze victimes.
Je ne pouvais avoir l'espoir d'être épargné; aussi voulant mettre de l'ordre dans mes papiers d'affaires, (p. 095) mes rapports de Mission et surtout faire connaître mes dernières volontés, commençai-je par écrire quelques lettres à ma famille d'abord, puis au commandant et au lieutenant Macaire.
GRAND-BASSAM: CASES DÉTRUITES APRÈS UNE ÉPIDÉMIE DE FIÈVRE JAUNE. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Cela n'alla pas sans quelques difficultés, car les idées erraient confusément dans ma tête brûlante de fièvre, et ma volonté ne suffisait plus à soutenir mes membres fatigués. Une douleur violente aux reins, le coup de barre, me rendait tout mouvement impossible. Puis je songeai à me soigner, indécis entre les médicaments de la Faculté et les remèdes créoles sur lesquels je m'étais instruit longuement pendant mes jours passés. J'associai les deux et peut-être fis-je bien.
Le lendemain, la fièvre diminuait. Le troisième jour de ma maladie, tout paraissait terminé et j'aurais pu dire comme mon confrère, le Dr Chaussade, que je me sentais bien, si je n'avais connu, par une longue et triste expérience, la façon de procéder de cette terrible maladie qui, à la veille de la mort, vous donne l'espoir d'une erreur et l'oubli du danger passé.
Je ne pouvais m'abuser quand le soir de ce jour trompeur je sentis la fièvre revenir. Une grande faiblesse m'envahissait. Je ne pus que dire adieu à la vie et perdis connaissance.
Quand je revins à moi, le lendemain matin, le soleil était déjà haut dans le ciel. J'appelai mon boy. Allou ne me répondit pas, et depuis lors, jamais je ne l'ai revu. Il m'avait été fidèle pendant mon séjour dans la brousse, mais la crainte de la mort avait été trop forte pour lui ou peut-être n'avait-il pas voulu être le seul témoin de mes derniers moments. En tous cas, il était parti, et comme souvenir de son ancien maître, avait emporté ma montre. Qu'il soit pardonné pour ses bons services dans l'Attié!
Pendant ma maladie, l'épidémie avait continué ses ravages, décimant les Européens de Grand-Bassam.
Aussi, à peine débarqué, le Dr Rimbert, venant du Dahomey, avait-il songé à conduire loin de ce point infesté tous ceux que la mort avait épargnés et qui voulaient bien abandonner leurs intérêts. Sur le vapeur Binger, en leur compagnie, le Dr Rimbert était parti pour Bérély, où il avait le bonheur de constater qu'aucun cas suspect n'avait éclaté parmi eux. Ils étaient sauvés!
D'autre part, le Dr Mondon venait d'arriver de France et prenait la direction du Service de santé, ayant auprès de lui le Dr Germain, qui s'était embarqué à Dakar pour la Côte d'Ivoire.
Ma convalescence ne fut pas longue, et le 22 mai, je pouvais de nouveau donner mes soins aux malades. Cette fois mon service s'était bien simplifié. Tout d'abord je n'étais plus seul, mais, hélas! mes confrères arrivaient un peu tard. Ils ne trouvaient plus à Bassam que les derniers Européens qui s'entêtaient encore à y rester et devaient sans tarder succomber presque tous: près de trente morts sur trente présents pendant toute l'épidémie! Quelques autres, plus heureux, étaient guéris: trois seulement et j'étais de ceux-là.
Ah! ces détails que j'appris peu à peu en parcourant la ville désolée, quand je questionnai les indigènes, les anciens boys, qu'ils furent navrants et combien je me félicitai de n'y avoir pas assisté pendant que la maladie me forçait à ne penser qu'à moi!... Un jeune homme préférant s'alcooliser et buvant de l'absinthe à même la bouteille, afin de ne pas se sentir mourir; cet autre, déjà frappé autrefois à la Havane, ne pouvant croire à une nouvelle attaque et niant jusqu'à son dernier soupir que la fièvre jaune lui donnât la mort.
Pour ajouter à la terreur de ces jours désolés, la mer elle-même avait cru devoir faire l'impossible. Un raz de marée formidable s'était formé le long des côtes de Guinée; le warf en construction à Grand-Bassam avait été fortement endommagé. Des vagues énormes avaient repoussé les dunes de sable qui forment le rivage et s'étaient répandues dans la ville de Bassam, inondant les rues, les cases indigènes, comblant les mares si nombreuses qui, malheureusement pour l'hygiène, existaient de tous côtés, près des habitations. Il avait fallu improviser des ponts, des passages en pirogue.
(p. 096) Le cimetière européen lui-même n'avait pas été respecté par la mer en furie, et les cadavres des victimes de l'épidémie, auxquelles un juste repos aurait pu être accordé, se trouvaient découverts par les flots qu'un trop léger linceul de sable n'avait pu arrêter.
Il ne me restait plus qu'à rejoindre mon poste, la Mission, qui se trouvait en ce moment à Jackville. Sitôt que l'épidémie fut connue à Petit-Alépé, le commandant, donnant une consigne sévère, avait complètement isolé le camp pour éviter toute contagion. Puis, comme il fallait penser au retour en France, la Mission s'était dirigée vers la côte, sur Jackville, par le Comoé et la lagune, sans toucher à Grand-Bassam.
L'épidémie était terminée faute de nouvelles victimes, et je pouvais, le 8 juin, faire mes adieux à mes confrères avant de partir pour Abidjean, sur la lagune, où je devais faire une quarantaine avant d'aller rejoindre la Mission. Il me tardait, en effet, de revoir mes amis qui, à plusieurs reprises, avaient perdu tout espoir de me ramener en France avec eux.
Les dix jours passés à Abidjean furent pour moi dix jours de privations et de fatigues physiques. Les factoreries étaient fermées à la côte par défaut de personnel; les indigènes des bords de la lagune sont commerçants, mais pas hospitaliers; il était donc très difficile de se nourrir. Une seule chose me soutenait: la volonté de revoir la France.
Aussi, quel fut mon bonheur de recevoir, le 16, un mot du commandant qui m'adressait une pirogue montée par des Jack-Jack, afin de me permettre de le rejoindre avant l'arrivée probable du paquebot qui devait nous transporter, le 18!
J'étais prêt. Afin d'éviter de semer des germes de l'épidémie au milieu de la Mission qui en avait été heureusement préservée jusque-là, j'avais brûlé tout ce qui n'avait pas de valeur, mes habits, mon linge, et, par de nombreux bains antiseptiques, nettoyé tout le reste de mon matériel.
Le 18, j'étais à Jackville dans les bras de mes amis. Je n'oublierai jamais la cordialité de leur réception et les bons soins dont j'ai été comblé. Pour eux je revenais de loin, et il fallait, paraît-il, me fortifier si je tenais à revoir la France.
Dans la soirée, on crut apercevoir de la fumée au large de Jackville; la nuit tombait et il fut impossible de se rendre compte exactement,... puis au loin ce fut un feu. C'était le paquebot! Les beaux rêves que nous faisions cette nuit-là dans notre pauvre lit de camp, auquel nous allions dire adieu: c'était donc notre dernier sommeil sur la terre d'Afrique, et demain le départ pour la France!
Au matin, réveillés de bonne heure par la barre qui roulait à nos pieds (le camp était établi sur le sable du rivage), nous regardions la mer au loin, bien loin!... Pas de paquebot! et un télégramme nous apprenait de Bassam que le courrier ne nous recevrait pas à bord, car tout le pays était en quarantaine.
Chaque jour ce fut une nouvelle attente, une nouvelle déception.
Enfin, le 26 juin au matin, nous disions adieu à la Côte d'Ivoire, aux lugubres souvenirs, et tout à la joie du retour, après une heureuse traversée, nous débarquions à Marseille, le 15 juillet.
Dr Lamy.
GRAND-BASSAM: LE BOULEVARD TREICH-LAPLÈNE.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.
Droits de traduction et de reproduction réservés.
L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par Mme F. MICHEL
En «rickshaw» sur la route du mont Abou. (D'après une photographie.) 1
L'éléphant du touriste à Djaïpour. 1
Petit sanctuaire latéral dans l'un des temples djaïns du mont Abou. (D'après une photographie.) 2
Pont de cordes sur le Djhilam, près de Garhi. (Dessin de Massias, d'après une photographie.) 3
Les «Karévas» ou plateaux alluviaux formés par les érosions du Djhilam. (D'après une photographie.) 4
«Ekkas» et «Tongas» sur la route du Kachmir: vue prise au relais de Rampour. (D'après une photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 5
Le vieux fort Sikh et les gorges du Djhilam à Ouri. (D'après une photographie.) 6
Shèr-Garhi ou la «Maison du Lion», palais du Maharadja à Srinagar. (Photographie Bourne et Sheperd, à Calcutta.) 7
L'entrée du Tchinar-Bagh, ou Bois des Platanes, au-dessus de Srinagar; au premier plan une «dounga», au fond le sommet du Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 7
Ruines du temple de Brankoutri. (D'après une photographie.) 8
Types de Pandis ou Brahmanes Kachmirs. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 9
Le quai de la Résidence; au fond, le sommet du Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 10
La porte du Kachmir et la sortie du Djhilam à Baramoula. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 11
Nos tentes à Lahore. (D'après une photographie.) 12
«Dounga» ou bateau de passagers au Kachmir. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 13
Vichnou porté par Garouda, idole vénérée près du temple de Vidja-Broer (hauteur 1m 40.) 13
Enfants de bateliers jouant à cache-cache dans le creux d'un vieux platane. (D'après une photographie.) 14
Batelières du Kachmir décortiquant du riz, près d'une rangée de peupliers. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 15
Campement près de Palhallan: tentes et doungas. (D'après une photographie.) 16
Troisième pont de Srinagar et mosquée de Shah Hamadan; au fond, le fort de Hari-Paryat. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 17
Le temple inondé de Pandrethan. (D'après une photographie.) 18
Femme musulmane du Kachmir. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 19
Pandit Narayan assis sur le seuil du temple de Narasthan. (D'après une photographie.) 20
Pont et bourg de Vidjabroer. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 21
Ziarat de Cheik Nasr-oud-Din, à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 22
Le temple de Panyech: à gauche, un brahmane; à droite, un musulman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 23
Temple hindou moderne à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 24
Brahmanes en visite au Naga ou source sacrée de Valtongou. (D'après une photographie.) 25
Gargouille ancienne, de style hindou, dans le mur d'une mosquée, à Houtamourou, près de Bhavan. 25
Temple ruiné, à Khotair. (D'après une photographie.) 26
Naga ou source sacrée de Kothair. (D'après une photographie.) 27
Ver-Nag: le bungalow au-dessus de la source. (D'après une photographie.) 28
Temple rustique de Voutanar. (D'après une photographie.) 29
Autel du temple de Voutanar et accessoires du culte. (D'après une photographie.) 30
Noce musulmane, à Rozlou: les musiciens et le fiancé. (D'après une photographie.) 31
Sacrifice bhramanique, à Bhavan. (D'après une photographie.) 31
Intérieur de temple de Martand: le repos des coolies employés au déblaiement. (D'après une photographie.) 32
Ruines de Martand: façade postérieure et vue latérale du temple. (D'après des photographies.) 33
Place du campement sous les platanes, à Bhavan. (D'après une photographie.) 34
La Ziarat de Zaïn-oud-Din, à Eichmakam. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 35
Naga ou source sacrée de Brar, entre Bhavan et Eichmakar. (D'après une photographie.) 36
Maisons de bois, à Palgam. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 37
Palanquin et porteurs. 37
Ganech-Bal sur le Lidar: le village hindou et la roche miraculeuse. (D'après une photographie.) 38
Le massif du Kolahoi et la bifurcation de la vallée du Lidar au-dessus de Palgam, vue prise de Ganeth-Bal. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 39
Vallée d'Amarnath: vue prise de la grotte. (D'après une photographie.) 40
Pondjtarni et le camp des pèlerins: au fond, la passe du Mahagounas. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 41
Cascade sortant de dessous un pont de neige entre Tannin et Zodji-Pal. (D'après une photographie.) 42
Le Koh-i-Nour et les glaciers au-dessus du lac Çecra-Nag. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43
Grotte d'Amarnath. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43
Astan-Marg: la prairie et les bouleaux. (D'après une photographie.) 44
Campement de Goudjars à Astan-Marg. (D'après une photographie.) 45
Le bain des pèlerins à Amarnath. (D'après une photographie.) 46
Pèlerins d'Amarnath: le Sadhou de Patiala; par derrière, des brahmanes, et à droite, des musulmans du Kachmir. (D'après une photographie.) 47
Mosquée de village au Kachmir. (D'après une photographie.) 48
Brodeurs Kachmiris sur toile. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 49
Mendiant musulman. (D'après une photographie.) 49
Le Brahma Sar et le camp des pèlerins au pied de l'Haramouk. (D'après une photographie.) 50
Lac Gangabal au pied du massif de l'Haramouk. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 51
(p. ii) Le Noun-Kol, au pied de l'Haramouk, et le bain des pèlerins. (D'après une photographie.) 52
Femmes musulmanes du Kachmir avec leurs «houkas» (pipes) et leur «hangri» (chaufferette). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 53
Temples ruinés à Vangath. (D'après une photographie.) 54
«Mêla» ou foire religieuse à Hazarat-Bal. (En haut, photographie par l'auteur; en bas, photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 55
La villa de Cheik Safai-Bagh, au sud du lac de Srinagar. (D'après une photographie.) 56
Nishat-Bagh et le bord oriental du lac de Srinagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 57
Le canal de Mar à Sridagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 58
La mosquée de Shah Hamadan à Srinagar (rive droite). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 59
Spécimens de l'art du Kachmir. (D'après une photographie.) 60
SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE
Par le docteur LAMY
Médecin-major des troupes coloniales.
La barre de Grand-Bassam nécessite un grand déploiement de force pour la mise à l'eau d'une pirogue. (D'après une photographie.) 61
Le féminisme à Adokoï: un médecin concurrent de l'auteur. (D'après une photographie.) 61
«Travail et Maternité» ou «Comment vivent les femmes de Petit-Alépé». (D'après une photographie.) 62
À Motéso: soins maternels. (D'après une photographie.) 63
Installation de notre campement dans une clairière débroussaillée. (D'après une photographie.) 64
Environs de Grand-Alépé: des hangars dans une palmeraie, et une douzaine de grands mortiers destinés à la préparation de l'huile de palme. (D'après une photographie.) 65
Dans le sentier étroit, montant, il faut marcher en file indienne. (D'après une photographie.) 66
Nous utilisons le fût renversé d'un arbre pour traverser la Mé. (D'après une photographie.) 67
La popote dans un admirable champ de bananiers. (D'après une photographie.) 68
Indigènes coupant un acajou. (D'après une photographie.) 69
La côte d'Ivoire. — Le pays Attié. 70
Ce fut un sauve-qui-peut général quand je braquai sur les indigènes mon appareil photographique. (Dessin de J. Lavée, d'après une photographie.) 71
La rue principale de Grand-Alépé. (D'après une photographie.) 72
Les Trois Graces de Mopé (pays Attié). (D'après une photographie.) 73
Femme du pays Attié portant son enfant en groupe. (D'après une photographie.) 73
Une clairière près de Mopé. (D'après une photographie.) 74
La garnison de Mopé se porte à notre rencontre. (D'après une photographie.) 75
Femme de Mopé fabriquant son savon à base d'huile de palme et de cendres de peaux de bananes. (D'après une photographie.) 76
Danse exécutée aux funérailles du prince héritier de Mopé. (D'après une photographie.) 77
Toilette et embaumement du défunt. (D'après une photographie.) 78
Jeune femme et jeune fille de Mopé. (D'après une photographie.) 79
Route, dans la forêt tropicale, de Malamalasso à Daboissué. (D'après une photographie.) 80
Benié Coamé, roi de Bettié et autres lieux, entouré de ses femmes et de ses hauts dignitaires. (D'après une photographie.) 81
Chute du Mala-Mala, affluent du Comoé, à Malamalasso. (D'après une photographie.) 82
La vallée du Comoé à Malamalasso. (D'après une photographie.) 83
Tam-tam de guerre à Mopé. (D'après une photographie.) 84
Piroguiers de la côte d'Ivoire pagayant. (D'après une photographie.) 85
Allou, le boy du docteur Lamy. (D'après une photographie.) 85
La forêt tropicale à la côte d'Ivoire. (D'après une photographie.) 86
Le débitage des arbres. (D'après une photographie.) 87
Les lianes sur la rive du Comoé. (D'après une photographie.) 88
Les occupations les plus fréquentes au village: discussions et farniente Attié. (D'après une photographie.) 89
Un incendie à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 90
La danse indigène est caractérisée par des poses et des gestes qui rappellent une pantomime. (D'après une photographie.) 91
Une inondation à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 92
Un campement sanitaire à Abidjean. (D'après une photographie.) 93
Une rue de Jackville, sur le golfe de Guinée. (D'après une photographie.) 94
Grand-Bassam: cases détruites après une épidémie de fièvre jaune. (D'après une photographie.) 95
Grand-Bassam: le boulevard Treich-Laplène. (D'après une photographie.) 96
L'ÎLE D'ELBE
Par M. PAUL GRUYER
L'île d'Elbe se découpe sur l'horizon, abrupte, montagneuse et violâtre. 97
Une jeune fille elboise, au regard énergique, à la peau d'une blancheur de lait et aux beaux cheveux noirs. 97
Les rues de Porto-Ferraio sont toutes un escalier (page 100). 98
Porto-Ferraio: à l'entrée du port, une vieille tour génoise, trapue, bizarre de forme, se mire dans les flots. 99
Porto-Ferraio: la porte de terre, par laquelle sortait Napoléon pour se rendre à sa maison de campagne de San Martino. 100
Porto-Ferraio: la porte de mer, où aborda Napoléon. 101
La «teste» de Napoléon (page 100). 102
Porto-Ferraio s'échelonne avec ses toits plats et ses façades scintillantes de clarté (page 99). 103
Porto-Ferraio: les remparts découpent sur le ciel d'un bleu sombre leur profil anguleux (page 99). 103
La façade extérieure du «Palais» des Mulini où habitait Napoléon à Porto-Ferraio (page 101). 104
Le jardin impérial et la terrasse de la maison des Mulini (page 102). 105
La Via Napoleone, qui monte au «Palais» des Mulini. 106
La salle du conseil à Porto-Ferraio, avec le portrait de la dernière grande-duchesse de Toscane et celui de Napoléon, d'après le tableau de Gérard. 107
La grande salle des Mulini aujourd'hui abandonnée, avec ses volets clos et les peintures décoratives qu'y fit faire l'empereur (page 101). 107
Une paysanne elboise avec son vaste chapeau qui la protège du soleil. 108
Les mille mètres du Monte Capanna et de son voisin, le Monte Giove, dévalent dans les flots de toute leur hauteur. 109
Un enfant elbois. 109
Marciana Alta et ses ruelles étroites. 110
Marciana Marina avec ses maisons rangées autour du rivage et ses embarcations tirées sur la grève. 111
Les châtaigniers dans le brouillard, sur le faite du Monte Giove. 112
... Et voici au-dessus de moi Marciana Alta surgir des nuées (page 111). 113
La «Seda di Napoleone» sur le Monte Giove où l'empereur s'asseyait pour découvrir la Corse. 114
La blanche chapelle de Monserrat au centre d'un amphithéâtre de rochers est entourée de sveltes cyprès (page 117). 115
Voici Rio Montagne dont les maisons régulières et cubiques ont l'air de dominos empilés... (page 118). 115
(p. iii) J'aperçois Poggio, un autre village perdu aussi dans les nuées. 116
Une des trois chambres de l'ermitage. 117
L'ermitage du Marciana où l'empereur reçut la visite de la comtesse Walewska, le 3 Septembre 1814. 117
Le petit port de Porto-Longone dominé par la vieille citadelle espagnole (page 117). 118
La maison de Madame Mère à Marciana Alta. — «Bastia, signor!» — La chapelle de la Madone sur le Monte Giove. 119
Le coucher du soleil sur le Monte Giove. 120
Porto-Ferraio et son golfe vus des jardins de San Martino. 121
L'arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du temps.) 121
Le drapeau de Napoléon roi de l'île d'Elbe: fond blanc, bande orangé-rouge et trois abeilles jadis dorées. 122
La salle de bains de San Martino a conservé sa baignoire de pierre. 123
La chambre de Napoléon à San Martino. 123
La cour de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du temps.) 124
Une femme du village de Marciana Alta. 125
Le plafond de San Martino et les deux colombes symboliques représentant Napoléon et Marie-Louise. 126
San Martino rappelle par son aspect une de ces maisonnettes à la Jean-Jacques Rousseau, agrestes et paisibles (page 123). 126
Rideau du théâtre de Porto-Ferraio représentant Napoléon sous la figure d'Apollon gardant ses troupeaux chez Admète. 127
La salle égyptienne de San Martino est demeurée intacte avec ses peintures murales et son bassin à sec. 127
Broderies de soie du couvre-lit et du baldaquin du lit de Napoléon aux Mulini, dont on a fait le trône épiscopal de l'évêque d'Ajaccio. 128
La signorina Squarci dans la robe de satin blanc que son aïeule portait à la cour des Mulini. 129
Éventail de Pauline Borghèse, en ivoire sculpté, envoyé en souvenir d'elle à la signora Traditi, femme du maire de Porto-Ferraio. 130
Le lit de Madame Mère, qu'elle s'était fait envoyer de Paris à l'île d'Elbe. 130
Le vieil aveugle Soldani, fils d'un soldat de Waterloo, chauffait, à un petit brasero de terre jaune, ses mains osseuses. 131
L'entrée du goulet de Porto-Ferraio par où sortit la flottille impériale, le 26 février 1815. 132
D'ALEXANDRETTE
AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par M. VICTOR CHAPOT
membre de l'École française d'Athènes.
Dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du Ksar-el-Benat (page 142). (D'après une photographie.) 133
Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel (page 140). 133
Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les traces de vie antique a dicté l'itinéraire. 134
L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste que l'enceinte, aux flancs du Silpios (page 137). 135
Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses; parfois, au milieu, se creuse en fossé. (D'après une photographie.) 136
Le tout-Antioche inonde les promenades. (D'après une photographie.) 137
Les crêtes des collines sont couronnées de chapelles ruinées (page 142). 138
Alep est une ville militaire. (D'après une photographie.) 139
La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui l'avoisinent (page 143). (D'après une photographie.) 139
Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40 mètres. (D'après une photographie.) 140
Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le Kasios. (D'après une photographie.) 141
À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une œuvre d'art. (D'après une photographie.) 142
Tout alentour d'Alep la campagne est déserte. (D'après une photographie.) 143
Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié. 144
Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière (page 147). (D'après une photographie.) 145
Stèle Hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement (page 148). 145
Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au dehors. (D'après une photographie.) 146
Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la forme des habitations. (D'après une photographie.) 147
La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations romaines et byzantines. (D'après une photographie.) 148
Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge indéfiniment (page 148). (D'après une photographie.) 149
Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins (page 146). (D'après une photographie.) 150
Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans; sur leur personne, pas de haillons (page 152). (D'après une photographie.) 151
Ras-el-Aïn. Deux jours se passent, mélancoliques, en négociations (page 155). (D'après une photographie.) 152
J'ai laissé ma tente hors les murs devant Orfa. (D'après une photographie.) 153
Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le sol. (D'après une photographie.) 154
Vue générale d'Orfa. (D'après une photographie.) 155
Porte arabe à Rakka (page 152). (D'après une photographie.) 156
Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés dans le bac à force de bras (page 159). (D'après une photographie.) 157
Bédouin. (D'après une photographie.) 157
Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées debout. (D'après une photographie.) 158
Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent dans la cour et devant la piscine (page 157). (D'après une photographie.) 159
Pont byzantin et arabe (page 159). (D'après une photographie.) 160
Mausolée d'Alif, orné d'une frise de têtes sculptées (page 160). (D'après une photographie.) 161
Mausolée de Théodoret, selon la légende, près de Cyrrhus. (D'après une photographie.) 162
Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée (page 165). (D'après une photographie.) 163
L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise campait un petit corps de légionnaires romains (page 160). (D'après une photographie.) 163
Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a remplacé les premières habitations (page 166). 164
Trappe de Checkhlé: la chapelle (page 166). (D'après une photographie.) 165
Père Maronite (page 168). (D'après une photographie.) 166
Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux (page 166). (D'après une photographie.) 167
Trappe de Checkhlé: premières habitations des trappistes (page 166). (D'après une photographie.) 168
LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par M. RAYMOND BEL
Indigènes hébridais de l'île de Spiritu-Santo. (D'après une photographie.) 169
Le petit personnel d'un colon de Malli-Colo. (D'après une photographie.) 169
Le quai de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté. (D'après une photographie.) 170
Une case de l'île de Spiritu-Santo et ses habitants. (D'après une photographie.) 171
Le port de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté, présente une rade magnifique. (D'après une photographie.) 172
(p. iv) C'est à Port-Vila ou Franceville, dans l'île Vaté, que la France a un résident. (D'après une photographie.) 173
Dieux indigènes ou Tabous. (D'après une photographie.) 174
Les indigènes hébridais de l'île Mallicolo ont un costume et une physionomie moins sauvages que ceux de l'île Pentecôte. (D'après des photographies.) 175
Pirogues de l'île Vao. (D'après une photographie.) 176
Indigènes employés au service d'un bateau. (D'après une photographie.) 177
Un sous-bois dans l'île de Spiritu-Santo. (D'après une photographie.) 178
Un banquet de Français à Port-Vila (Franceville). (D'après une photographie.) 179
La colonie française de Port-Vila (Franceville). (D'après une photographie.) 179
La rivière de Luganville. (D'après une photographie.) 180
LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par M. ALBERT THOMAS
Les enfants russes, aux grosses joues pales, devant l'isba (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 181
La reine des cloches «Tsar Kolokol» (page 180). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 181
Les chariots de transport que l'on rencontre en longues files dans les rues de Moscou (page 183). 182
Les paysannes en pèlerinage arrivées enfin à Moscou, la cité sainte (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 183
Une chapelle où les passants entrent adorer les icônes (page 183). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 184
La porte du Sauveur que nul ne peut franchir sans se découvrir (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 185
Une porte du Kreml (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 186
Les moines du couvent de Saint-Serge, un des couvents qui entourent la cité sainte (page 185). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 187
Deux villes dans le Kreml: celle du xve siècle, celle d'Ivan, et la ville moderne, que symbolise ici le petit palais (page 190). 188
Le mur d'enceinte du Kreml, avec ses créneaux, ses tours aux toits aigus (page 183). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 189
Tout près de l'Assomption, les deux églises-sœurs se dressent: les Saints-Archanges et l'Annonciation (page 186). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 189
À l'extrémité de la place Rouge, Saint-Basile dresse le fouillis de ses clochers (page 184). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 190
Du haut de l'Ivan Véliki, la ville immense se découvre (page 190). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 191
Un des isvotchiks qui nous mènent grand train à travers les rues de Moscou (page 182). 192
Il fait bon errer parmi la foule pittoresque des marchés moscovites, entre les petits marchands, artisans ou paysans qui apportent là leurs produits (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 193
L'isvotchik a revêtu son long manteau bleu (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 193
Itinéraire de Moscou à Tomsk. 194
À côté d'une épicerie, une des petites boutiques où l'on vend le kvass, le cidre russe (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 195
Et des Tatars offraient des étoffes étalées sur leurs bras (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 196
Patients, résignés, les cochers attendent sous le soleil de midi (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 197
Une cour du quartier ouvrier, avec l'icône protectrice (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 198
Sur le flanc de la colline de Nijni, au pied de la route qui relie la vieille ville à la nouvelle, la citadelle au marché (page 204). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 199
Le marché étincelait dans son fouillis (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 200
Déjà la grande industrie pénètre: on rencontre à Moscou des ouvriers modernes (page 195). (D'après une photographie.) 201
Sur l'Oka, un large pont de bois barrait les eaux (page 204). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 202
Dans le quartier ouvrier, les familles s'entassent, à tous les étages, autour de grandes cours (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 203
Le char funèbre était blanc et doré (page 194). (D'après une photographie.) 204
À Nijni, toutes les races se rencontrent, Grands-Russiens, Tatars, Tcherkesses (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 205
Une femme tatare de Kazan dans l'enveloppement de son grand châle (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 205
Nous avons traversé le grand pont qui mène à la foire (page 205). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 206
Au dehors, la vie de chaque jour s'étalait, pêle-mêle, à l'orientale (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 207
Les galeries couvertes, devant les boutiques de Nijni (page 206). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 208
Dans les rues, les petits marchands étaient innombrables (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 209
Dans une rue, c'étaient des coffres de toutes dimensions, peints de couleurs vives (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 210
Près de l'asile, nous sommes allés au marché aux cloches (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211
Plus loin, sous un abri, des balances gigantesques étaient pendues (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211
Dans une autre rue, les charrons avaient accumulé leurs roues (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 212
Paysannes russes, de celles qu'on rencontre aux petits marchés des débarcadères ou des stations (page 215). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 213
Le Kreml de Kazan. C'est là que sont les églises et les administrations (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 214
Sur la berge, des tarantass étaient rangées (page 216). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 215
Partout sur la Volga d'immenses paquebots et des remorqueurs (page 213). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 216
À presque toutes les gares il se forme spontanément un petit marché (page 222). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 217
Dans la plaine (page 221). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 217
Un petit fumoir, vitré de tous côtés, termine le train (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 218
Les émigrants étaient là, pêle-mêle, parmi leurs misérables bagages (page 226). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 219
Les petits garçons du wagon-restaurant s'approvisionnent (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 220
Émigrants prenant leur maigre repas pendant l'arrêt de leur train (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 221
L'ameublement du wagon-restaurant était simple, avec un bel air d'aisance (page 218). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 222
Les gendarmes qui assurent la police des gares du Transsibérien. (Photographie de M. Thiébeaux.) 223
L'église, près de la gare de Tchéliabinsk, ne diffère des isbas neuves que par son clocheton (page 225). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 224
Un train de constructeurs était remisé là, avec son wagon-chapelle (page 225). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 225
Vue De Stretensk: la gare est sur la rive gauche, la ville sur la rive droite. (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 226
(p. v) Un point d'émigration (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 227
Enfants d'émigrants (page 228). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 228
Un petit marché dans une gare du Transsibérien. (Photographie de M. Legras.) 229
La cloche luisait, immobile, sous un petit toit isolé (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 229
Nous sommes passés près d'une église à clochetons verts (page 230). (Photographie de M. Thiébeaux.) 230
Tomsk a groupé dans la vallée ses maisons grises et ses toits verts (page 230). (Photographie de M. Brocherel.) 231
Après la débâcle de la Tome, près de Tomsk (page 230). (D'après une photographie de M. Legras.) 232
Le chef de police demande quelques explications sur les passeports (page 232). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 233
La cathédrale de la Trinité à Tomsk (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 234
Tomsk: en revenant de l'église (page 234). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 235
Tomsk n'était encore qu'un campement, sur la route de l'émigration (page 231). (D'après une photographie.) 236
Une rue de Tomsk, définie seulement par les maisons qui la bordent (page 231). (Photographie de M. Brocherel.) 237
Les cliniques de l'Université de Tomsk (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 238
Les longs bâtiments blancs où s'abrite l'Université (page 237). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 239
La voiture de l'icône stationnait parfois (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 240
Flâneurs à la gare de Petropavlosk (page 242). (D'après une photographie de M. Legras.) 241
Dans les vallées de l'Oural, habitent encore des Bachkirs (page 245). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 241
Un taillis de bouleaux entourait une petite mare. (D'après une photographie.) 242
Les rivières roulaient une eau claire (page 244). (D'après une photographie.) 243
La ligne suit la vallée des rivières (page 243). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 244
Comme toute l'activité commerciale semble frêle en face des eaux puissantes de la Volga! (page 248.) (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 245
Bachkirs sculpteurs. (D'après une photographie de M. Paul Labbé.) 246
À la gare de Tchéliabinsk, toujours des émigrants (page 242). (D'après une photographie de M. J. Legras.) 247
Une bonne d'enfants, avec son costume traditionnel (page 251). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 248
Joie naïve de vivre, et mélancolie. — un petit marché du sud (page 250). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 249
Un russe dans son vêtement d'hiver (page 249). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 250
Dans tous les villages russes, une activité humble, pauvre de moyens. — Marchands de poteries (page 248). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 251
Là, au passage, un Kirghize sur son petit cheval (page 242). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 252
LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par M. GERSPACH
Lugano: les quais offrent aux touristes une merveilleuse promenade. (Photographie Alinari.) 253
Porte de la cathédrale Saint-Laurent de Lugano (page 256). (Photographie Alinari.) 253
Le lac de Lugano dont les deux bras enserrent le promontoire de San Salvatore. (D'après une photographie.) 254
La ville de Lugano descend en amphithéâtre jusqu'aux rives de son lac. (Photographie Alinari.) 255
Lugano: faubourg de Castagnola. (D'après une photographie.) 256
La cathédrale de Saint-Laurent: sa façade est décorée de figures de prophètes et de médaillons d'apôtres (page 256). (Photographie Alinari.) 257
Saint-Roch: détail de la fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges (Photographie Alinari.) 258
La passion: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari) 259
Saint Sébastien: détail de la grande fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges. (Photographie Alinari.) 260
La madone, l'enfant Jésus et Saint Jean, par Luini, église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari.) 261
La Scène: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). 262
Lugano: le quai et le faubourg Paradiso. (Photographie Alinari.) 263
lac de Lugano: viaduc du chemin de fer du Saint-Gothard. (D'après une photographie.) 264
SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par M. ÉMILE DESCHAMPS
Les quais sont animés par la population grouillante des Chinois (page 266). (D'après une photographie.) 265
Acteurs du théâtre chinois. (D'après une photographie.) 265
Plan de Shanghaï. 266
Shanghaï est sillonnée de canaux qui, à marée basse, montrent une boue noire et mal odorante. (Photographie de Mlle Hélène de Harven.) 267
Panorama de Shanghaï. (D'après une photographie.) 268
Dans la ville chinoise, les «camelots» sont nombreux, qui débitent en plein vent des marchandises ou des légendes extraordinaires. (D'après une photographie.) 269
Le poste de l'Ouest, un des quatre postes où s'abrite la milice de la Concession française (page 272). (D'après une photographie.) 270
La population ordinaire qui grouille dans les rues de la ville chinoise de Shanghaï (page 268). 271
Les coolies conducteurs de brouettes attendent nonchalamment l'arrivée du client (page 266). (Photographies de Mlle H. de Harven.) 271
Une maison de thé dans la cité chinoise. (D'après une photographie.) 272
Les brouettes, qui transportent marchandises ou indigènes, ne peuvent circuler que dans les larges avenues des concessions (page 270). (D'après une photographie.) 273
La prison de Shanghaï se présente sous l'aspect d'une grande cage, à forts barreaux de fer. (D'après une photographie.) 274
Le parvis des temples dans la cité est toujours un lieu de réunion très fréquenté. (D'après une photographie.) 275
Les murs de la cité chinoise, du côté de la Concession française. (D'après une photographie.) 276
La navigation des sampans sur le Ouang-Pô. (D'après une photographie.) 277
Aiguille de la pagode de Long-Hoa. (D'après une photographie.) 277
Rickshaws et brouettes sillonnent les ponts du Yang King-Pang. (D'après une photographie.) 278
Dans Broadway, les boutiques alternent avec des magasins de belle apparence (page 282). 279
Les jeunes Chinois flânent au soleil dans leur Cité. (Photographies de Mlle H. de Harven.) 279
Sur les quais du Yang-King-Pang s'élèvent des bâtiments, banques ou clubs, qui n'ont rien de chinois. (D'après une photographie.) 280
Le quai de la Concession française présente, à toute heure du jour, la plus grande animation. (D'après une photographie.) 281
Hong-Hoa: pavillon qui surmonte l'entrée de la pagode. (D'après une photographie.) 282
«L'omnibus du pauvre» (wheel-barrow ou brouette) fait du deux à l'heure et coûte quelques centimes seulement. (D'après une photographie.) 283
Une station de brouettes sur le Yang-King-Pang. (D'après une photographie.) 284
Les barques s'entre-croisent et se choquent devant le quai chinois de Tou-Ka-Dou. (D'après une photographie.) 285
(p. vi) Chinoises de Shanghaï. (D'après une photographie.) 286
Village chinois aux environs de Shanghaï. (D'après une photographie.) 287
Le charnier des enfants trouvés (page 280). (D'après une photographie.) 288
L'ÉDUCATION DES NÈGRES
AUX ÉTATS-UNIS
Par M. BARGY
L'école maternelle de Hampton accueille et occupe les négrillons des deux sexes. (D'après une photographie.) 289
Institut Hampton: cours de travail manuel. (D'après une photographie.) 289
Booker T. Washington, le leader de l'éducation des nègres aux États-Unis, fondateur de l'école de Tuskegee, en costume universitaire. (D'après une photographie.) 290
Institut Hampton: le cours de maçonnerie. (D'après une photographie.) 291
Institut Hampton: le cours de laiterie. (D'après une photographie.) 292
Institut Hampton: le cours d'électricité. (D'après une photographie.) 293
Institut Hampton: le cours de menuiserie. (D'après une photographie.) 294
Le salut au drapeau exécuté par les négrillons de l'Institut Hampton. (D'après une photographie.) 295
Institut Hampton: le cours de chimie. (D'après une photographie.) 296
Le basket ball dans les jardins de l'Institut Hampton. (D'après une photographie.) 297
Institut Hampton: le cours de cosmographie. (D'après une photographie.) 298
Institut Hampton: le cours de botanique. (D'après une photographie.) 299
Institut Hampton: le cours de mécanique. (D'après une photographie.) 300
À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par le Major PERCY MOLESWORTH SYKES
Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.
Une foule curieuse nous attendait sur les places de Mechhed. (D'après une photographie.) 301
Un poney persan et sa charge ordinaire. (D'après une photographie.) 301
Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de l'auteur, d'Astrabad à Kirman. 302
Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps d'amples étoffes. (D'après une photographie.) 303
Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une rivière presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de fortins. (D'après une photographie.) 304
Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et les plus visités de l'Asie. (D'après une photographie.) 305
La cour principale du sanctuaire de Mechhed. (D'après une photographie.) 306
Enfants nomades de la Perse orientale. (D'après une photographie.) 307
Jeunes filles kurdes des bords de la mer Caspienne. (D'après une photographie.) 308
Les préparatifs d'un campement dans le désert de Lout. (D'après une photographie.) 309
Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun autre de l'Asie. (D'après une photographie.) 310
Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la chaîne de Kouhpaia. (D'après une photographie.) 311
Rien n'égale la désolation du désert de Lout. (D'après une photographie.) 312
La communauté Zoroastrienne de Kirman vint, en chemin, nous souhaiter la bienvenue. (D'après une photographie.) 313
Un marchand de Kirman. (D'après une photographie.) 313
Le «dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman, ancien sanctuaire ou ancien tombeau. (D'après une photographie.) 314
À Kirman: le jardin qui est loué par le Consulat, se trouve à un mille au delà des remparts. (D'après une photographie.) 315
Une avenue dans la partie ouest de Kirman. (D'après une photographie.) 316
Les gardes indigènes du Consulat anglais de Kirman. (D'après une photographie.) 317
La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite Masdjid-i-Malik. (D'après une photographie.) 318
Membres des cheikhis, secte qui en compte 7 000 dans la province de Kirman. (D'après une photographie.) 319
La Masdjid Djami, construite en 1349, une des quatre-vingt-dix mosquées de Kirman. (D'après une photographie.) 320
Dans la partie ouest de Kirman se trouve le Bagh-i-Zirisf, terrain de plaisance occupé par des jardins. (D'après une photographie.) 321
Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé. (D'après une photographie.) 322
Une «tour de la mort», où les Zoroastriens exposent les cadavres. (D'après une photographie.) 323
Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou fort de la Vierge, aux portes de Kirman. (D'après une photographie.) 324
Le «Farma Farma». (D'après une photographie.) 325
Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan. (D'après une photographie.) 325
Carte du Makran. 326
Baloutches de Pip, village de deux cents maisons groupées autour d'un fort. (D'après une photographie.) 327
Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 328
Chameliers brahmanes du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 329
La passe de Fanoch, faisant communiquer la vallée du même nom et la vallée de Lachar. (D'après une photographie.) 330
Musiciens ambulants du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 331
Une halte dans les montagnes du Makran. (D'après une photographie.) 332
Baloutches du district de Sarhad. (D'après une photographie.) 333
Un fortin sur les frontières du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 334
Dans les montagnes du Makran: À des collines d'argile succèdent de rugueuses chaînes calcaires. (D'après une photographie.) 335
Bureau du télégraphe sur la côte du Makran. (D'après une photographie.) 336
L'oasis de Djalsk, qui s'étend sur 10 kilomètres carrés, est remplie de palmiers-dattiers, et compte huit villages. (D'après une photographie.) 337
Femme Parsi du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 337
Carte pour suivre les délimitations de la frontière perso-baloutche. 338
Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans une palmeraie. (D'après une photographie.) 339
C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans s'étaient donné rendez-vous. (D'après une photographie.) 340
Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la route de Kouak. (D'après une photographie.) 341
Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 342
Le khan de Kélat et sa cour. (D'après une photographie.) 343
Jardins du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 344
Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de Djalsk. (D'après une photographie.) 345
Oasis de Djalsk: Des édifices en briques abritent les tombes d'une race de chefs disparue. (D'après une photographie.) 346
Indigènes de l'oasis de Pandjgour, à l'est de Kouak. (D'après une photographie.) 347
Camp de la commission de délimitation sur la frontière perso-baloutche. (D'après une photographie.) 348
Campement de la commission des frontières perso-baloutches. (D'après une photographie.) 349
Parsi de Yezd. (D'après une photographie.) 349
Une séance d'arpentage dans le Seistan. (D'après une photographie.) 350
(p. vii) Les commissaires persans de la délimitation des frontières perso-baloutches. (D'après une photographie.) 351
Le delta du Helmand. 352
Sculptures sassanides de Persépolis. (D'après une photographie.) 352
Un gouverneur persan et son état-major. (D'après une photographie.) 353
La passe de Buzi. (D'après une photographie.) 354
Le Gypsies du sud-est persan. 355
Sur la lagune du Helmand. (D'après une photographie.) 356
Couple baloutche. (D'après une photographie.) 357
Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman. (D'après une photographie.) 358
La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le désert. (D'après une photographie.) 359
Mosquée de Yezd. (D'après une photographie.) 360
AUX RUINES D'ANGKOR
Par M. le Vicomte De MIRAMON-FARGUES
Entre le sanctuaire et la seconde enceinte qui abrite sous ses voûtes un peuple de divinités de pierre.... (D'après une photographie.) 361
Emblème décoratif (art khmer). (D'après une photographie.) 361
Porte d'entrée de la cité royale d'Angkor-Tom, dans la forêt. (D'après une photographie.) 362
Ce grand village, c'est Siem-Réap, capitale de la province. (D'après une photographie) 363
Une chaussée de pierre s'avance au milieu des étangs. (D'après une photographie.) 364
Par des escaliers invraisemblablement raides, on gravit la montagne sacrée. (D'après une photographie.) 365
Colonnades et galeries couvertes de bas-reliefs. (D'après une photographie.) 366
La plus grande des deux enceintes mesure 2 kilomètres de tour; c'est un long cloître. (D'après une photographie.) 367
Trois dômes hérissent superbement la masse formidable du temple d'Angkor-Wat. (D'après une photographie.) 367
Bas-relief du temple d'Angkor. (D'après une photographie.) 368
La forêt a envahi le second étage d'un palais khmer. (D'après une photographie.) 369
Le gouverneur réquisitionne pour nous des charrettes à bœufs. (D'après une photographie.) 370
La jonque du deuxième roi, qui a, l'an dernier, succédé à Norodom. (D'après une photographie.) 371
Le palais du roi, à Oudong-la-Superbe. (D'après une photographie.) 371
Sculptures de l'art khmer. (D'après une photographie.) 372
EN ROUMANIE
Par M. Th. HEBBELYNCK
La petite ville de Petrozeny n'est guère originale; elle a, de plus, un aspect malpropre. (D'après une photographie.) 373
Paysan des environs de Petrozeny et son fils. (D'après une photographie.) 373
Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de l'auteur. 374
Vendeuses au marché de Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 375
La nouvelle route de Valachie traverse les Carpathes et aboutit à Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 376
C'est aux environs d'Arad que pour la première fois nous voyons des buffles domestiques. (D'après une photographie.) 377
Montagnard roumain endimanché. (Cliché Anerlich.) 378
Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation modeste. (D'après une photographie.) 379
Nous croisons des paysans roumains. (D'après une photographie.) 379
Costume national de gala, roumain. (Cliché Cavallar.) 380
Dans les vicissitudes de leur triste existence, les tziganes ont conservé leur type et leurs mœurs. (Photographie Anerlich.) 381
Un rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de bœufs. (D'après une photographie.) 382
Les femmes de Targu-Jiul ont des traits rudes et sévères, sous le linge blanc. (D'après une photographie.) 383
En Roumanie, on ne voyage qu'en victoria. (D'après une photographie.) 384
Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes sont décorées de paillettes multicolores. 385
Dans le village de Slanic. (D'après une photographie.) 385
Roumaine du défilé de la Tour-Rouge. (D'après une photographie.) 386
La petite ville d'Horezu est charmante et animée. (D'après une photographie.) 387
La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche, scintillante sous ses coupoles dorées. (D'après une photographie.) 388
Une ferme près du monastère de Bistritza. (D'après une photographie.) 389
Entrée de l'église de Curtea. (D'après une photographie.) 390
Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même costume que les moines. (D'après une photographie.) 391
Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de Curtea. (D'après une photographie.) 392
Au marché de Campolung. (D'après une photographie.) 393
L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé d'un séjour à Campolung. (D'après une photographie.) 394
Dans le défilé de Dimboviciora. (D'après des photographies.) 395
Dans les jardins du monastère de Curtea. 396
Sinaïa: le château royal, Castel Pelés, sur la montagne du même nom. (D'après une photographie.) 397
Un enfant des Carpathes. (D'après une photographie.) 397
Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village de Campina. (D'après une photographie.) 398
Vue intérieure des mines de sel de Slanic. (D'après une photographie.) 399
Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des plus poétiques. (D'après une photographie.) 400
Un coin de Campina. (D'après une photographie.) 401
Les villas de Sinaïa. (D'après une photographie.) 402
Vues de Bucarest: le boulevard Coltei. — L'église du Spiritou Nou. — Les constructions nouvelles du boulevard Coltei. — L'église métropolitaine. — L'Université. — Le palais Stourdza. — Un vieux couvent. — (D'après des photographies.) 403
Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et les hôtels de la ville. (D'après une photographie.) 404
Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa. (D'après une photographie.) 405
Une demeure princière de Sinaïa. (D'après une photographie.) 406
Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour les habitants de Sinaïa. (D'après une photographie.) 407
Slanic: un wagon de sel. (D'après une photographie.) 408
CROQUIS HOLLANDAIS
Par M. Lud. GEORGES HAMÖN
Photographies de l'auteur.
À la kermesse. 409
Ces anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi. 409
Des «boerin» bien prises en leurs justins marchent en roulant, un joug sur les épaules. 410
Par intervalles une femme sort avec des seaux; elle lave sa demeure de haut en bas. 410
Emplettes familiales. 411
Les ménagères sont là, également calmes, lentes, avec leurs grosses jupes. 411
Jeune métayère de Middelburg. 412
Middelburg: le faubourg qui prend le chemin du marché conduit à un pont. 412
Une mère, songeuse, promenait son petit garçon. 413
Une famille hollandaise au marché de Middelburg. 414
Le marché de Middelburg: considérations sur la grosseur des betteraves. 415
Des groupes d'anciens en culottes courtes, chapeaux marmites. 416
(p. viii) Un septuagénaire appuyé sur son petit-fils me sourit bonassement. 417
Roux en le décor roux, l'éclusier fumait sa pipe. 417
Le village de Zoutelande. 418
Les grandes voitures en forme de nacelle, recouvertes de bâches blanches. 419
Aussi comme on l'aime, ce home. 420
Les filles de l'hôtelier de Wemeldingen. 421
Il se campe près de son cheval. 421
Je rencontre à l'orée du village un couple minuscule. 422
La campagne hollandaise. 423
Environs de Westkapelle: deux femmes reviennent du «molen». 423
Par tous les sentiers, des marmots se juchèrent. 424
Le père Kick symbolisait les générations des Néerlandais défunts. 425
Wemeldingen: un moulin colossal domine les digues. 426
L'une entonna une chanson. 427
Les moutons broutent avec ardeur le long des canaux. 428
Famille hollandaise en voyage. 429
Ah! les moulins; leur nombre déroute l'esprit. 429
Les chariots enfoncés dans les champs marécageux sont enlevés par de forts chevaux. 430
La digue de Westkapelle. 431
Les écluses ouvertes. 432
Les petits garçons rôdent par bandes, à grand bruit de sabots sonores.... 433
Jeune mère à Marken. 433
Volendam, sur les bords du Zuiderzee, est le rendez-vous des peintres de tous les pays. 434
Avec leurs figures rondes, épanouies de contentement, les petites filles de Volendam font plaisir à voir. 435
Aux jours de lessive, les linges multicolores flottent partout. 436
Les jeunes filles de Volendam sont coiffées du casque en dentelle, à forme de «salade» renversée. 437
Deux pêcheurs accroupis au soleil, à Volendam. 438
Une lessive consciencieuse. 439
Il y a des couples d'enfants ravissants, d'un type expressif. 440
Les femmes de Volendam sont moins claquemurées en leur logis. 441
Vêtu d'un pantalon démesuré, le pêcheur de Volendam a une allure personnelle. 442
Un commencement d'idylle à Marken. 443
Les petites filles sont charmantes. 444
ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par M. E. AMELINEAU
Le lac sacré d'Osiris, situé au sud-est de son temple, qui a été détruit. (D'après une photographie.) 445
Séti Ier présentant des offrandes de pain, légumes, etc. (D'après une photographie.) 445
Une rue d'Abydos. (D'après une photographie.) 446
Maison d'Abydos habitée par l'auteur, pendant les trois premières années. (D'après une photographie.) 447
Le prêtre-roi rendant hommage à Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 448
Thot présentant le signe de la vie aux narines du roi Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 449
Le dieu Thot purifiant le roi Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris, mur sud). (D'après une photographie.) 450
Vue intérieure du temple de Ramsès II. (D'après une photographie.) 451
Perspective de la seconde salle hypostyle du temple de Séti Ier. (D'après une photographie.) 451
Temple de Séti Ier, mur est, pris du mur nord. Salle due à Ramsès II. (D'après une photographie.) 452
Temple de Séti Ier, mur est, montrant des scènes diverses du culte. (D'après une photographie.) 453
Table des rois Séti Ier et Ramsès II, faisant des offrandes aux rois leurs prédécesseurs. (D'après une photographie.) 454
Vue générale du temple de Séti Ier, prise de l'entrée. (D'après une photographie.) 455
Procession des victimes amenées au sacrifice (temple de Ramsès II). (D'après une photographie.) 456
VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE
AUX MONTS CÉLESTES
Par M. JULES BROCHEREL
Le bazar de Tackhent s'étale dans un quartier vieux et fétide. (D'après une photographie.) 457
Un Kozaque de Djarghess. (D'après une photographie.) 457
Itinéraire de Tachkent à Prjevalsk. 458
Les marchands de pain de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 459
Un des trente-deux quartiers du bazar de Tachkent. (D'après une photographie.) 460
Un contrefort montagneux borde la rive droite du «tchou». (D'après une photographie.) 461
Le bazar de Prjevalsk, principale étape des caravaniers de Viernyi et de Kachgar. (D'après une photographie.) 462
Couple russe de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 463
Arrivée d'une caravane à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 464
Le chef des Kirghizes et sa petite famille. (D'après une photographie.) 465
Notre djighite, sorte de garde et de policier. (D'après une photographie.) 466
Le monument de Prjevalsky, à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 467
Des têtes humaines, grossièrement sculptées, monuments funéraires des Nestoriens... (D'après une photographie.) 467
Enfants kozaques sur des bœufs. (D'après une photographie.) 468
Un de nos campements dans la montagne. (D'après une photographie.) 469
Montée du col de Tomghent. (D'après une photographie.) 469
Dans la vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 470
Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 470
La carabine de Zurbriggen intriguait fort les indigènes. (D'après une photographie.) 471
Au sud du col s'élevait une blanche pyramide de glace. (D'après une photographie.) 472
La vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 473
Le col de Karaguer, vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 474
Sur le col de Tomghent. (D'après une photographie.) 475
J'étais enchanté des aptitudes alpinistes de nos coursiers. (D'après une photographie.) 475
Le plateau de Saridjass, peu tourmenté, est pourvu d'une herbe suffisante pour les chevaux. (D'après une photographie.) 476
Nous passons à gué le Kizil-Sou. (D'après des photographies.) 477
Panorama du massif du Khan-Tengri. (D'après une photographie.) 478
Entrée de la vallée de Kachkateur. (D'après une photographie.) 479
Nous baptisâmes Kachkateur-Tao, la pointe de 4 250 mètres que nous avions escaladée. (D'après une photographie.) 479
La vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 480
Des Kirghizes d'Oustchiar étaient venus à notre rencontre. (D'après une photographie.) 481
Kirghize joueur de flûte. (D'après une photographie.) 481
Le massif du Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 482
Région des Monts Célestes. 482
Les Kirghizes mènent au village une vie peu occupée. (D'après une photographie.) 483
Notre petite troupe s'aventure audacieusement sur la pente glacée. (D'après une photographie.) 484
Vallée supérieure d'Inghiltchik. (D'après une photographie.) 485
(p. ix) Vallée de Kaende: l'eau d'un lac s'écoulait au milieu d'une prairie émaillée de fleurs. (D'après une photographie.) 486
Les femmes kirghizes d'Oustchiar se rangèrent, avec leurs enfants, sur notre passage. (D'après une photographie.) 487
Le chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 488
Nous saluâmes la vallée de Kaende comme un coin de la terre des Alpes. (D'après une photographie.) 489
Femmes mariées de la vallée de Kaende, avec leur progéniture. (D'après une photographie.) 490
L'élément mâle de la colonie vint tout l'après-midi voisiner dans notre campement. (D'après une photographie.) 491
Un «aoul» kirghize. 492
Yeux bridés, pommettes saillantes, nez épaté, les femmes de Kaende sont de vilaines Kirghizes. (D'après une photographie.) 493
Enfant kirghize. (D'après une photographie.) 493
Kirghize dressant un aigle. (D'après une photographie.) 494
Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 494
Nous rencontrâmes sur la route d'Oustchiar un berger et son troupeau. (D'après une photographie.) 495
Je photographiai les Kirghizes de Kaende, qui s'étaient, pour nous recevoir, assemblés sur une éminence. (D'après une photographie.) 496
Le glacier de Kaende. (D'après une photographie.) 497
L'aiguille d'Oustchiar vue de Kaende. 498
Notre cabane au pied de l'aiguille d'Oustchiar. (D'après des photographies.) 498
Kirghizes de Kaende. (D'après une photographie.) 499
Le pic de Kaende s'élève à 6 000 mètres. (D'après une photographie.) 500
La fille du chirtaï (chef) de Kaende, fiancée au kaltchè de la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 501
Le kaltchè (chef) de la vallée d'Irtach, l'heureux fiancé de la fille du chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 502
Le glacier de Kaende. 503
Cheval kirghize au repos sur les flancs du Kaende. (D'après des photographies.) 503
Retour des champs. (D'après une photographie.) 504
Femmes kirghizes de la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 505
Un chef de district dans la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 505
Le pic du Kara-tach, vu d'Irtach, prend vaguement l'aspect d'une pyramide. (D'après une photographie.) 506
Les caravaniers passent leur vie dans les Monts Célestes, emmenant leur famille avec leurs marchandises. (D'après une photographie.) 507
La vallée de Zououka, par où transitent les caravaniers de Viernyi à Kachgar. (D'après une photographie.) 508
Le massif du Djoukoutchiak; au pied, le dangereux col du même nom, fréquenté par les nomades qui se rendent à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 509
Le chaos des pics dans le Kara-Tao. (D'après une photographie.) 510
Étalon kirghize de la vallée d'Irtach et son cavalier. (D'après une photographie.) 511
Véhicule kirghize employé dans la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 511
Les roches plissées des environs de Slifkina, sur la route de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 512
Campement kirghize, près de Slifkina. (D'après une photographie.) 513
Femme kirghize tannant une peau. (D'après une photographie.) 514
Les glaciers du Djoukoutchiak-Tao. (D'après une photographie.) 515
Tombeau kirghize. (D'après une photographie.) 516
L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par Mlle ANNA SEE
«L'espoir des Feroé» se rendant à l'école. (D'après une photographie.) 517
Les enfants transportent la tourbe dans des hottes en bois. (D'après une photographie.) 517
Thorshavn apparut, construite en amphithéâtre au fond d'un petit golfe. 518
Les fermiers de Kirkebœ en habits de fête. (D'après une photographie.) 519
Les poneys feroïens et leurs caisses à transporter la tourbe. (D'après une photographie.) 520
Les dénicheurs d'oiseaux se suspendent à des cordes armées d'un crampon. (D'après une photographie.) 521
Des îlots isolés, des falaises de basalte ruinées par le heurt des vagues. (D'après des photographies.) 522
On pousse vers la plage les cadavres des dauphins, qui ont environ 6 mètres. (D'après une photographie.) 523
Les femmes feroïennes préparent la laine.... (D'après une photographie.) 524
On sale les morues. (D'après une photographie.) 525
Feroïen en costume de travail. (D'après une photographie.) 526
Les femmes portent une robe en flanelle tissée avec la laine qu'elles ont cardée et filée. (D'après une photographie.) 527
Déjà mélancolique!... (D'après une photographie.) 528
PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par M. G. VERSCHUUR
Groupe de Brahmanes électeurs français. (D'après une photographie.) 529
Musicien indien de Pondichéry. (D'après une photographie.) 529
Les enfants ont une bonne petite figure et un costume peu compliqué. (D'après une photographie.) 530
La visite du marché est toujours une distraction utile pour le voyageur. (D'après une photographie.) 531
Indienne en costume de fête. (D'après une photographie.) 532
Groupe de Brahmanes français. (D'après une photographie.) 533
La pagode de Villenour, à quelques kilomètres de Pondichéry. (D'après une photographie.) 534
Intérieur de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 535
La Fontaine aux Bayadères. (D'après une photographie.) 536
Plusieurs rues de Pondichéry sont larges et bien bâties. (D'après une photographie.) 537
Étang de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 538
Brahmanes français attendant la clientèle dans un bazar. (D'après une photographie.) 539
La statue de Dupleix à Pondichéry. (D'après une photographie.) 540
UNE PEUPLADE MALGACHE
LES TANALA DE L'IKONGO
Par M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ
Les populations souhaitent la bienvenue à l'étranger. (D'après une photographie.) 541
Femme d'Ankarimbelo. (D'après une photographie.) 541
Carte du pays des Tanala. 542
Les femmes tanala sont sveltes, élancées. (D'après une photographie.) 543
Panorama de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 544
Groupe de Tanala dans la campagne de Milakisihy. (D'après une photographie.) 545
Un partisan tanala tirant à la cible à Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 546
Enfants tanala. (D'après une photographie.) 547
Les hommes, tous armés de la hache. (D'après une photographie.) 548
Les cercueils sont faits d'un tronc d'arbre creusé, et recouverts d'un drap. (D'après une photographie.) 549
Le battage du riz. (D'après une photographie.) 550
(p. x) Une halte de partisans dans la forêt. (D'après une photographie.) 551
Femmes des environs de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 552
Les Tanala au repos perdent toute leur élégance naturelle. (D'après une photographie.) 553
Une jeune beauté tanala. (D'après une photographie.) 553
Le Tanala, maniant une sagaie, a le geste élégant et souple. (D'après une photographie.) 554
Le chant du «e manenina», à Iaborano. (D'après une photographie.) 555
La rue principale à Sahasinaka. (D'après une photographie.) 556
La danse est exécutée par des hommes, quelquefois par des femmes. (D'après une photographie.) 557
Un danseur botomaro. (D'après une photographie.) 558
La danse, chez les Tanala, est expressive au plus haut degré. (D'après des photographies.) 559
Tapant à coups redoublés sur un long bambou, les Tanala en tirent une musique étrange. (D'après une photographie.) 560
Femmes tanala tissant un lamba. (D'après une photographie.) 561
Le village et le fort de Sahasinaka s'élèvent sur les hauteurs qui bordent le Faraony. (D'après une photographie.) 562
Un détachement d'infanterie coloniale traverse le Rienana. (D'après une photographie.) 563
Profil et face de femmes tanala. (D'après une photographie.) 564
LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par M. Ch. MAUMENÉ
Les murailles de Sfax, véritable décor d'opéra.... (D'après une photographie.) 565
Salem, le domestique arabe de l'auteur. (D'après une photographie.) 565
Carte de la région du Bou Hedma (sud tunisien). 566
Les sources chaudes de l'oued Hadedj sont sulfureuses. (D'après une photographie.) 567
L'oued Hadedj, d'aspect si charmant, est un bourbier qui sue la fièvre. (D'après une photographie.) 568
Le cirque du Bou Hedma. (D'après une photographie.) 569
L'oued Hadedj sort d'une étroite crevasse de la montagne. (D'après une photographie.) 570
Manoubia est une petite paysanne d'une douzaine d'années. (D'après une photographie.) 571
Un puits dans le défilé de Touninn. (D'après une photographie.) 571
Le ksar de Sakket abrite les Ouled bou Saad Sédentaires, qui cultivent oliviers et figuiers. (D'après une photographie.) 572
De temps en temps la forêt de gommiers se révèle par un arbre. (D'après une photographie.) 573
Le village de Mech; dans l'arrière-plan, le Bou Hedma. (D'après une photographie.) 574
Le Khrangat Touninn (défile de Touninn), que traverse le chemin de Bir Saad à Sakket. (D'après une photographie.) 575
Le puits de Bordj Saad. (D'après une photographie.) 576
DE TOLÈDE À GRENADE
Par Mme JANE DIEULAFOY
Après avoir croisé des bœufs superbes.... (D'après une photographie.) 577
Femme castillane. (D'après une photographie.) 577
On chemine à travers l'inextricable réseau des ruelles silencieuses. (D après une photographie.) 578
La rue du Commerce, à Tolède. (D'après une photographie.) 579
Un représentant de la foule innombrable des mendiants de Tolède. (D'après une photographie.) 580
Dans des rues tortueuses s'ouvrent les entrées monumentales d'anciens palais, tel que celui de la Sainte Hermandad. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 581
Porte du vieux palais de Tolède. (D'après une photographie.) 582
Fière et isolée comme un arc de triomphe, s'élève la merveilleuse Puerta del Sol. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 583
Détail de sculpture mudejar dans le Transito. (D'après une photographie.) 584
Ancienne sinagogue connue sous le nom de Santa Maria la Blanca. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 585
Madrilène. (D'après une photographie.) 586
La porte de Visagra, construction massive remontant à l'époque de Charles Quint. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 587
Tympan mudejar. (D'après une photographie.) 588
Des familles d'ouvriers ont établi leurs demeures près de murailles solides. (D'après une photographie.) 589
Castillane et Sévillane. (D'après une photographie.) 589
Isabelle de Portugal, par le Titien (Musée du Prado). (Photographie Lacoste, à Madrid.) 590
Le palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 591
Statue polychrome du prophète Élie, dans l'église de Santo Tomé (auteur inconnu). (D'après une photographie.) 592
Porte du palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 593
Portrait d'homme, par le Greco. (Photographie Hauser y Menet, à Madrid.) 594
La cathédrale de Tolède. 595
Enterrement du comte d'Orgaz, par le Greco (église Santo Tomé). (D'après une photographie.) 596
Le couvent de Santo Tomé conserve une tour en forme de minaret. (D'après une photographie.) 597
Les évêques Mendoza et Ximénès. (D'après une photographie.) 598
Salon de la prieure, au couvent de San Juan de la Penitencia. (D'après une photographie.) 599
Prise de Melilla (cathédrale de Tolède). (D'après une photographie.) 600
C'est dans cette pauvre demeure que vécut Cervantès pendant son séjour à Tolède. (D'après une photographie.) 601
Saint François d'Assise, par Alonzo Cano, cathédrale de Tolède. 601
Porte des Lions. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 602
Le cloître de San Juan de los Reyes apparaît comme le morceau le plus précieux et le plus fleuri de l'architecture gothique espagnole. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 603
Ornements d'église, à Madrid. (D'après une photographie.) 604
Porte due au ciseau de Berruguete, dans le cloître de la cathédrale de Tolède. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 605
Une torea. (D'après une photographie.) 606
Vue intérieure de l'église de San Juan de Los Reyes. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 607
Une rue de Tolède. (D'après une photographie.) 608
Porte de l'hôpital de Santa Cruz. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 609
Sur les bords du Tage. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 610
Escalier de l'hôpital de Santa Cruz. (D'après une photographie.) 611
Détail du plafond de la cathédrale. (D'après une photographie) 612
Pont Saint-Martin à Tolède. (D'après une photographie.) 613
Guitariste castillane. (D'après une photographie.) 613
La «Casa consistorial», hôtel de ville. (D'après une photographie.) 614
Le «patio» des Templiers. (D'après une photographie.) 615
Jeune femme de Cordoue avec la mantille en chenille légère. (D'après une photographie.) 616
Un coin de la Mosquée de Cordoue. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 617
Chapelle de San Fernando, de style mudejar, élevée au (p. xi) centre de la Mosquée de Cordoue. (D'après une photographie.) 618
La mosquée qui fait la célébrité de Cordoue, avec ses dix-neuf galeries hypostyles, orientées vers la Mecque. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 619
Détail de la chapelle de San Fernando. (D'après une photographie.) 620
Vue extérieure de la Mosquée de Cordoue, avec l'église catholique élevée en 1523, malgré les protestations des Cordouans. (D'après une photographie.) 621
Statue de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 622
Statue de doña Maria Manrique, femme de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 623
Détail d'une porte de la mosquée. (D'après une photographie.) 624
Note 1: Suite. Voyez page 61.[Retour au texte principal]
Note 2: Suite. Voyez pages 61 et 73.[Retour au texte principal]
Note 3: Il m'a été donné d'observer très fréquemment dans la forêt, surtout aux environs de Adokoï, Mopé, l'affection déjà signalée sous le nom de «goundou ou anakhré», par le Dr Maclaud. Le malade qui en est atteint présente une tumeur osseuse de chaque côté de la racine du nez; cette tumeur, augmentant peu à peu de volume, en arrive à obstruer quelquefois la vision. L'origine et la cause de cette affection sont encore inconnues des indigènes, qui ne paraissent pas la redouter et se contentent d'en rire.[Retour au texte principal]
Note 4: Je ne puis cependant oublier les bons soins de M. Vaillant, constructeur et directeur du warf de Grand-Bassam, qui fut toujours pour moi un excellent ami.[Retour au texte principal]
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It exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from people in all walks of life. Volunteers and financial support to provide volunteers with the assistance they need, are critical to reaching Project Gutenberg-tm's goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will remain freely available for generations to come. In 2001, the Project Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4 and the Foundation web page at http://www.pglaf.org. Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit 501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by U.S. federal laws and your state's laws. The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S. Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered throughout numerous locations. Its business office is located at 809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact information can be found at the Foundation's web site and official page at http://pglaf.org For additional contact information: Dr. Gregory B. Newby Chief Executive and Director gbnewby@pglaf.org Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide spread public support and donations to carry out its mission of increasing the number of public domain and licensed works that can be freely distributed in machine readable form accessible by the widest array of equipment including outdated equipment. Many small donations ($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt status with the IRS. The Foundation is committed to complying with the laws regulating charities and charitable donations in all 50 states of the United States. Compliance requirements are not uniform and it takes a considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up with these requirements. We do not solicit donations in locations where we have not received written confirmation of compliance. To SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state visit http://pglaf.org While we cannot and do not solicit contributions from states where we have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition against accepting unsolicited donations from donors in such states who approach us with offers to donate. International donations are gratefully accepted, but we cannot make any statements concerning tax treatment of donations received from outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff. Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation methods and addresses. Donations are accepted in a number of other ways including checks, online payments and credit card donations. To donate, please visit: http://pglaf.org/donate Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic works. Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm concept of a library of electronic works that could be freely shared with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support. Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper edition. Most people start at our Web site which has the main PG search facility: http://www.gutenberg.org This Web site includes information about Project Gutenberg-tm, including how to make donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.